Nuevo Flamenco
La compagnie Al Andalus présente Nuevo [...]
Frédéric Dussenne adapte à la scène Le Boulevard périphérique, œuvre majeure de l’écrivain belge Henri Bauchau.
Il s’appelait Stéphane. Il avait trente ans, le charisme naturel, la parole économe et la générosité pure. Démobilisé après la débâcle des troupes belges en mai 1940, il pratiquait l’escalade avec un camarade de régiment, lui montrait comment dépasser ses peurs. En 1943, il s’engagea dans la résistance. Peu après, disparut. A la libération, son ami apprend qu’il est mort, noyé, les pieds blessés par balles. Torturé par le SS Shadow. Il voudra savoir, comprendre et se lance alors dans une enquête, qui l’entraîne jusque dans les plis sombre de son inconscient, à la rencontre de l’officier nazi. Dans Le Boulevard périphérique (2008), Henri Bauchau décrit cette amitié d’une plume fine qui attrape les mots à petites touches et mêle à cette quête introspective une méditation sur la mort et une réflexion sur l’ambivalence de la réalité.
La raison, force ou handicap ?
« La fiction est ici – comme chez Proust – l’occasion d’un dévoilement intime. La mort, le deuil, le sens de l’existence ; la question de l’engagement, les dangers de l’idéal ; le poids de l’erreur ; l’amour qui ne dit jamais tout à fait son nom ; les liens, les déchirures ; le paradoxe de l’insouciance joyeuse et de la connaissance paralysante sont abordés sans fard, tels qu’ils ont été vécus par l’écrivain. », explique Frédéric Dussenne qui porte le roman au théâtre. Dans un espace dépouillé, le metteur en scène met en dialogue un comédien et un acrobate à la roue Cyr, comme deux êtres en tension, entre la lucidité et l’instinct.
Gwénola David
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