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Danse - Entretien / Yvan Clédat
Auteurs d’œuvres éminemment poétiques à la lisière des arts plastiques et vivants, Clédat & Petitpierre créent Poufs aux sentiments. Rencontre avec Yvan Clédat.
Vous mettez en scène dans Poufs aux sentiments des perruques, un jardin à la française. D’où vient l’envie de travailler sur cette époque ?
Yvan Clédat : Tout a commencé, comme souvent, par une image. Nous avons trouvé une caricature des coiffures de cette époque, les fameux poufs, qui montrait une silhouette de dos, le corps entièrement dévoré par une gigantesque perruque, avec juste des petites fesses nues qui dépassaient et des gambettes. Comme nous sommes souvent à l’affut de transformations corporelles, nous nous sommes dit qu’il y avait là un fil à tirer. Nous nous sommes donc intéressés à ces poufs créés sous Marie-Antoinette. Lorsque ces coiffures délirantes rendaient hommage à un être aimé, on y mettait des portraits, des objets appartenant à cet être cher et on les appelait poufs aux sentiments. Cela nous a beaucoup plu.
C’est donc d’amour qu’il est question dans ces Poufs aux sentiments ?
Y.C. : Oui, comme souvent dans nos pièces. Et plus précisément cette fois d’amour précieux. Mme de Scudéry a écrit un roman intitulé Clélie, histoire romaine dans lequel on trouve la carte de Tendre, que vous connaissez peut-être. Elle y décrit le chemin que l’on doit parcourir pour passer d’une nouvelle amitié : la rencontre, à Tendre : l’amour. Il faut traverser des villages aux noms très beaux comme celui de Petit Soins, en faisant attention de ne pas tomber dans le Lac d’Indifférence. Ruth Childs reprend presque dans son intégralité ce texte dans une séquence du spectacle.
Dans vos pièces, les costumes induisent un vocabulaire corporel spécifique. Est-ce le cas ici ?
Y.C. : Non, les gestes des interprètes ne sont pas entravés cette fois. Ruth Childs et Sylvain Prunenec qui interprètent les deux poufs sont de merveilleux danseurs et nous n’avions pas envie de les brider. Et puis nous devions les laisser libres de leurs mouvements car nous avons imaginé que le vocabulaire corporel de nos créatures était celui de la danse baroque. Quant aux deux buis qui donnent vie au jardin à la Française, interprétés par Coco Petitpierre et Max Ricat, ils portent des combinaisons sur lesquelles nous avons cousu des centaines de feuilles et ils sont finalement eux aussi peu contraints.
Propos recueillis par Delphine Baffour
à 21h. Durée : 1h.
Dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques Internationales de Seine-Saint-Denis.
Tél. 01 55 82 08 01. www.rencontreschoregraphiques.com.
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