Rain / A Love Supreme
Anne Teresa de Keersmaeker reprend son [...]
Alessandro Sciarroni est un homme d’obsession. Ce qui le met en mouvement n’est jamais anodin, et toujours poussé très loin. En témoigne ce nouveau solo, virevoltant.
On l’avait déjà vu au 104, reprenant jusqu’à l’épuisement les motifs d’une danse folklorique autrichienne. Ou lançant inlassablement les massues avec quatre jongleurs automates. Ou encore recherchant la possibilité d’une danse dans un sport collectif mené par des non-voyants. Alessandro Sciarroni a la particularité de creuser le geste, de le dépouiller de son trop-plein, d’en livrer une extraction extrêmement fouillée, précise et minutieuse. Avec son nouveau solo, il prend encore un sujet à bras-le-corps, qui fait suite au travail montré en septembre dernier avec le Ballet de l’Opéra de Lyon. Dans Turning_motion sickness version, il engageait onze danseurs dans un mouvement incessant de tournoiement, éprouvant la beauté implacable du mouvement à l’aide de techniques méditatives pour mieux résister à l’envahissement des sensations. Pour Chroma_don’t be frightened of turning the page, il se livre seul à l’exercice de la rotation, se focalisant uniquement sur l’action physique.
N. Yokel
à 21h30. Tél. : 01 53 35 50 00.