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Mise en scène par Irène Bonnaud, la comédienne et chanteuse Fotini Banou convoque dans C’était un samedi une histoire en passe de tomber dans l’oubli. Celle des Romaniotes en Grèce, la plus ancienne communauté juive d’Europe.
Lorsque la traductrice et metteure en scène Irène Bonnaud monte son premier spectacle en grec, Guerre des paysages (2017), elle a le désir de garder vivante une part de l’Histoire moderne que l’Europe a refoulée. Soit la guerre civile grecque, qui commence au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale pour s’achever en 1949, sur la fuite des forces communistes. Avec cette pièce, Irène Bonnaud rencontre le KET, espace indépendant de création dans le quartier de Kypseli à Athènes : une partie des textes sont de Dimitris Alexakis, co-fondateur et co-directeur du lieu avec la comédienne et chanteuse Fotini Banou, qui partage la scène avec deux musiciens. Dans C’était un samedi, cette dernière est maintenant seule en scène. De nouveau, elle exhume une page du passé de son pays menacée par l’oubli : la déportation à Auschwitz en 1944 des Romaniotes, la plus ancienne communauté juive d’Europe, qui mène à sa quasi-disparition.
Sculpter la tragédie
Entourée de figurines en terre cuite réalisées par l’artiste d’origine grecque Clio Makris, Fotini Banou commence par chanter. Elle chantera souvent dans C’était un samedi, des morceaux de la communauté romaniote aux sonorités byzantines et d’autres en judéo-espagnol. À la manière d’une conteuse, elle porte aussi dans la première partie de la pièce une nouvelle de Dimitris Hadzis (1913-1981), un « communiste mélancolique » qu’Irène Bonnaud considère comme le plus grand écrivain grec. Le texte, qui décrit l’amitié de deux hommes de Ioannina, où vivaient les Romaniotes, prend vie au contact des sculptures. Il laisse bientôt place à des témoignages recueillis par Irène Bonnaud, parmi des rescapés rencontrés en Grèce, aux États-Unis et en Israël. En ramenant parmi nous une tragédie passée, C’était un samedi fait puissamment écho à la situation de la Grèce d’aujourd’hui.
Anaïs Heluin
le mardi, mercredi, vendredi et samedi à 20h et le dimanche à 16h. Tel : 01 57 82 87 19.
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