La Terrasse

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Avignon / 2017 - Entretien

Cap au pire

Cap au pire - Critique sortie Avignon / 2017 Avignon Avignon Off. Théâtre des Halles
Crédit photo : DR Légende : Jacques Osinski, metteur en scène de Cap au pire.

Théâtre des Halles / de Samuel Beckett / mes Jacques Osinski

Publié le 25 juin 2017 - N° 256

22 ans après avoir créé son premier spectacle avec Denis Lavant, le metteur en scène Jacques Osinski retrouve le comédien dans Cap au pire de Samuel Beckett.

Cap au pire est un texte très particulier. Que représente-t-il pour vous ?

Jacques Osinski : C’est une œuvre singulière, une œuvre de la dernière période de Beckett. Pour moi, il s’agit d’une aventure. Une aventure dans un cerveau. L’écrivain est en train d’écrire. Beckett cherche l’écriture. Il y a là un crâne. Un corps. L’image d’un homme et d’un enfant qui se tiennent par la main. Beckett se demande comment écrire encore, que faire encore avec cela… C’est vraiment très beau.

Quelle lecture de cette œuvre faites-vous à travers votre mise en scène ?

J. O. : Je m’efforce de faire entendre le texte dans toute sa nudité. C’est comme une sculpture d’Alberto Giacometti. Et il ne faut surtout pas chercher à le représenter. Il faut se laisser porter par la musicalité des mots, des sens, comme dans une partition. L’espace très sobre, minimal, que j’ai créé cherche à traduire les sensations, les mouvements de l’écriture. Je pense beaucoup à Pierre Soulages également. Cap au pire parle de l’obscurité, de la pénombre. Ce qui est aussi très touchant, c’est que Beckett annonce la fin avec une sérénité et une douceur presque rassurantes.

« Beckett se demande comment écrire encore, que faire encore avec cela… »

Qu’est-ce qui a motivé votre choix d’acteur pour ce monologue ?

J. O. : Quand j’ai lu ce texte j’ai tout de suite pensé à Denis Lavant. Beckett parle beaucoup de la voix. Et Denis a ce timbre de voix si particulier, cette voix presque cassée. Cela m’a semblé évident. D’autre part, Denis est un grand lecteur. Il faut un amoureux des mots pour interpréter ce texte. Pour moi, c’était l’interprète idéal.

Quelle relation vous lie à Denis Lavant ?

J. O. : J’ai fait mon premier spectacle professionnel avec Denis il y a 22 ans : La Faim de Knut Hamsun, au Théâtre de la Cité internationale, à Paris. Cela a été une aventure extraordinaire ! C’est un acteur engagé, généreux, très ouvert et surtout très singulier. Je crois que nous nous comprenons bien. Et cela ne passe pas forcément par beaucoup de mots.

 

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Cap au pire
du jeudi 6 juillet 2017 au samedi 29 juillet 2017
Avignon Off. Théâtre des Halles
Rue du Roi René, 84000 Avignon, France

à 22h30. Relâche les lundis 10,17 et 24 juillet. Tél. : 04 32 76 24 51.

Salle du Chapitre

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