Barbelés

« O voyageur venu de loin avec un seul espoir en tête. Héros d’une épopée que personne ne chante à sa juste mesure, nouvel Ulysse, je te salue et tous les autres avec toi qui t’ont précédé, qui te suivent, toutes et tous dans leur habits de misère. » En 2007, ainsi s’adressait André Benedetto aux migrants. Sébastien Benedetto a choisi d’à nouveau faire entendre la voix de son père, tant est urgente la nécessité de rappeler à tous qu’il n’y a d’étranger que pour ceux qui ignorent que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne. Justes et beaux, ces textes rappellent l’évidence que connaissent tous les hommes de la Méditerranée et que chantait déjà l’aède aveugle de l’Odyssée : sous le masque de chaque étranger, se cache peut-être un dieu. Fais bon accueil aux étrangers, car toi aussi, tu seras étranger.

Catherine Robert