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Avignon / 2025 - Entretien / Milo Rau
Commande du Festival d’Avignon au metteur en scène Milo Rau, La Lettre explore les raisons intimes et profondes pour lesquelles deux comédiens — Olga Mouak et Arne De Tremerie — ont choisi de consacrer leur vie au théâtre.
La Lettre est créée dans le cadre du projet Pièce Commune / Volksstück. Quel est l’objet de ce dispositif ?
Milo Rau : L’idée est d’imaginer une petite forme, une création très légère interprétée par des artistes qui, habituellement, se produisent dans de grands théâtres, au centre des villes. Dans le cadre de ce projet, ces acteurs vont à la rencontre d’autres publics dans des villages, dans des banlieues, dans des quartiers populaires, des zones périphériques… Les contraintes techniques du spectacle étant réduites au maximum, ils jouent chaque jour dans un endroit différent.
À partir de là, vous avez imaginé une pièce pour Olga Mouak et Arne De Tremerie…
M.R. : C’est ça. Dans La Lettre, ces deux interprètes interrogent leur carrière, ainsi que les raisons personnelles qui les ont poussés à faire du théâtre. Il y a donc Arne De Tremerie, un acteur avec qui j’ai beaucoup travaillé. Il parle ici de sa grand-mère décédée, qui était présentatrice à la radio flamande. Elle rêvait de jouer La Mouette. Avec l’aide de l’intelligence artificielle, il a recréé sa voix pour exaucer son vœu. Il lui donne la réplique dans la pièce de Tchekhov. C’est aussi une occasion de questionner les liens qui l’unissent au théâtre, d’explorer le thème de l’amour, de la mort, du rapport au public… Et puis, il y a Olga Mouak, une actrice française qui vient d’Orléans et est très attachée à la figure de Jeanne d’Arc. Elle a toujours voulu incarner ce personnage sur scène. C’est ce qu’elle fait aujourd’hui. Tout en parlant de qui ils sont, de leurs origines et héritages familiaux, Olga Mouak et Arne De Tremerie font naître une petite histoire du théâtre.
Avec la volonté de revenir à l’idéal de théâtre populaire que défendait Jean Vilar en créant le Festival d’Avignon…
M.R. : Exactement. Ce que je trouve très beau, dans ce projet, c’est de fabriquer un spectacle qui puisse à la fois intéresser des professionnels du théâtre, comme vous et moi, et des personnes qui vont au théâtre comme elles iraient au cinéma ou au concert, pour se divertir, pour avoir du plaisir. Cette création est comme un stand-up de haut niveau, c’est-à-dire un stand-up qui défend une idée d’avant-garde en s’adressant au plus grand nombre.
Quelle relation souhaitez-vous instaurer avec les publics ?
M.R. : Une relation simple, inclusive, directe… Les spectateurs jouent un rôle très important dans ce spectacle. Ceux qui le souhaitent peuvent lire, sur des petits papiers, les répliques de différents personnages, sans avoir à monter sur scène. L’idée est de créer une communauté mise en jeu pour participer à la fabrication du théâtre.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
lieux et horaires sur www.festival-avignon.com
Tél : 04 90 14 14 14. Durée : 1h15.
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