Le magistral « Moine noir » de Kirill Serebrennikov est repris à Paris
« Le Moine noir » du cinéaste et metteur en [...]
Aurélie Van Den Daele donne chair, voix et souffle à une formidable version d’Angels in America de Tony Kushner. Identité, maladie, amour, religion : retour sur l’Amérique reaganienne des années 1980.
C’était hier ou, plus exactement, il y a 30 ans. Au milieu des années 1980. Le président républicain Ronald Reagan dirigeait les Etats-Unis depuis le début de la décennie, défendant les valeurs du libéralisme économique et de la morale conservatrice. Les premiers malades du sida commençaient à tomber, décimant tout un pan de la communauté homosexuelle. Œuvre monumentale écrite en 1987 (la première partie – Millennium Approaches – a été créée à San Francisco en mai 1991, la seconde – Perestroika – à Los Angeles en novembre 1992), Angels in America nous replonge dans cette époque charnière qui annonçait, à maints égards, les errances de notre début de XXIème siècle. En mettant en scène une version resserrée de la pièce du dramaturge américain Tony Kushner (en deux parties), Aurélie Van Den Daele vient nous redire la grandeur et la puissance de cette fresque humaine, historique, mythologique. Elle le fait avec une intelligence et une habileté qui forcent le respect.
Une « fantaisie gay sur des thèmes nationaux »
Angels in America est pourtant un texte dont l’ampleur nécessite plus que de la maîtrise. Il faut, pour donner corps à la quantité impressionnante de lignes narratives et thématiques contenues dans cette œuvre-fleuve, faire preuve d’une bonne dose d’inspiration. Il n’en manque pas à la metteure en scène. Au sein d’un dispositif scénique alliant force et ingéniosité (lumière, vidéo, son et scénographie sont du Collectif INVIVO), la remarquable troupe réunie par Aurélie Van Den Daele (Antoine Caubet, Emilie Cazenave, Grégory Fernandes, Julie Le Lagadec, Alexandre Le Nours, Sidney Ali Mehelleb, Pascal Neyron, Marie Quiquempois) ne se contente pas d’investir les destins croisés des personnages composant cette « fantaisie gay sur des thèmes nationaux », elle en réinvente tous les souffles de vie. Plongés, 4h50 durant – entre quotidien et bouffées d’imaginaire, pointes d’humour et gravité – dans un maelström d’émotions et de panoramas humains, nous suivons pas à pas les nuits et les jours d’êtres aux destins chaotiques : homosexuels, mormons, Juifs, Noirs, malades du sida, électeurs républicains… Tout cela est d’une grande beauté et d’une grande exigence.
Manuel Piolat Soleymat
Le 10 mars à 20h, partie 1, les 11 et 12 mars à 16h Partie 1 et à 19h Partie 2. Partie 1 : 2h20. Partie 2 : 1h50. Tél : 01 43 90 11 11. Editions L’avant-scène théâtre. Spectacle vu au Théâtre de l’Aquarium.
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