« Emballage » de Marie Hurault et Salvatore Franco dissèque le capitalisme dans une joyeuse prise de conscience des exploités.
Marie Hurault, Salvatore Franco et Claude [...]
Embarquez pour un périple où le pouvoir de la parole fabrique des mondes étonnants, sur la rive d’un étang qui respire et écoute. Ève Bonfanti et Yves Hunstad reprennent ce spectacle créé il y a vingt ans, qui à coup sûr peut être joué éternellement !
Lecture ? Représentation ? Plutôt voyage au cœur de la création du théâtre, là où rien n’est vrai et rien n’est faux, là où le langage joue de ses effets, digressions et dévoilements malicieux. Plutôt fabrique imaginaire d’un spectacle en train de se faire qui, s’il est vieux de 20 ans, n’a rien perdu de sa saveur et de sa vigueur, de son humour et de sa poésie. À la barre, Eve Bonfanti et Yves Hunstad, artisans majuscules qui tirent parti d’infimes détails, qui se plaisent à laisser filer des commentaires et hypothèses décloisonnant à tout va. Naviguant entre profondeur et légèreté, mais aussi entre narration et incarnation, tous deux nous embarquent dans une délicieuse exploration du métier d’acteur et de la magie de la scène, qu’ils célèbrent à chaque instant. Assis derrière une table de conférence, avec posée devant eux la fameuse pièce qu’ils co-écrivent et transforment, ils pratiquent la mise en abyme, traversent allègrement le temps et l’espace, remontant jusqu’au big bang, créant de subtils et tendres liens entre le monde aquatique et le monde terrestre, orchestrant au cordeau l’irruption des personnages, parfois depuis les cintres par de dangereuses échelles de cordes.
L’homme, une espèce en voie d’imagination
Il y a Henri, Marcel, Josy, Madame Simone (la mer ou la mère…), et les autres. Et pourtant, disons-le, tout cela – y compris les colonnes de fourmis – demeure invisible. C’est le pouvoir d’évocation de leur dialogue qui fait mouche, sans doute parce que chaque instant est solidement ancré dans une complicité d’intelligence cultivée en lien avec le public. Leur jeu rend hommage à l’imagination, qui installe un au-delà du monde. « De l’eau… de là… » naît la parole d’une espèce humaine qui pourrait se penser comme une vaste famille. Et de l’eau il y en a puisque le public est transformé en étang, « plus profond qu’il en a l’air ». Une barque passe. Les rires fusent, l’émotion affleure, le temps est suspendu, grâce au talent de ce génial duo.
Agnès Santi
à 17h10, relâche le mercredi. Tél. : 04 90 86 17 12. Durée : 1h30.
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Le directeur du festival Tiago Rodrigues a [...]