Cendrillon de Joël Pommerat mis en scène par Camille de la Guillonnière
Le metteur en scène Camille de la [...]
Issue de la fructueuse collaboration entre l’auteur Mouloud Belaïdi et le metteur en scène Gérard Gelas, cette pièce fondée sur le réel éclaire l’histoire exceptionnelle d’Asia Bibi. Un seule en scène bouleversant.
L’auteur, Mouloud Bélaïdi, raconte que « son cœur a saigné » en écoutant la radio, un matin, quand il entend pour la première fois parler d’Asia Bibi : elle vient d’être libérée après avoir vécu un atroce calvaire, celui d’une incarcération inhumaine de plus de huit ans, dont le seul horizon est la mise à mort par pendaison. Jeune femme de nationalité pakistanaise, d’obédience chrétienne dans un pays à majorité musulmane, elle est accusée de blasphème. Le motif qui dénie sa liberté de conscience est en soi révoltant et ridicule. Asia Bibi, travaillant dans les champs sous un soleil de plomb, part investie de la mission de ramener de l’eau. A son retour, chargée de deux sceaux d’eau, elle est accusée d’avoir souillée la source à laquelle elle s’est abreuvée. Touché par ce destin d’exception, qui incarne « l’histoire de l’intolérance, celle des innocents immolés, celle de l’arrogance du pouvoir des ignorants, celle de l’indicible condition des femmes dans le monde », Mouloud Bélaïdi déclare son désir d’en faire théâtre à son ami et complice artistique de longue date, le metteur en scène Gérard Gelas.
Une incarnation lumineuse de Pauline Dumas
La réponse dramaturgique est à la hauteur de l’émotion initiale qu’elle fait mieux que respecter en exaltant la simple beauté sensible du texte. Le choix du minimalisme scénographique correspond à celui de l’évocation réaliste qui requiert la métaphore spectaculaire. Des barreaux de prison referment l’espace du plateau éclairé par de subtils jeux de lumières et traversé par des partitions musicales installant un contexte sans folklore. Au beau milieu, un tapis. Et rien d’autre. C’est dire la confiance dont est investie la comédienne, Pauline Dumas, pour incarner cette femme d’exception. On sait la propension du metteur en scène à révéler de jeunes talents ; les Molières en 2010 récompensèrent ainsi Alice Bélaïdi pour son rôle dans Confidences à Allah. Pauline Dumas, dans la peau d’Asia, relève le gant. Totalement investie, lumineuse, d’une poignante douceur contrastant avec la violence extrême d’une situation intolérable, elle parvient à rendre manifeste ce courage que seul donne l’amour face à la bêtise meurtrière.
Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
à 19h45. Relâche les lundis. Tél. : 04 90 86 74 87.
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