Obludarium
Les Frères Forman embarquent pour un voyage [...]
Seule contre tous, enfant rebelle contre l’ordre adulte, résistante effrontée s’insurgeant contre les diktats de la realpolitik, l’Antigone d’Anouilh fait son entrée au Français avec Marc Paquien.
Créée en 1944, sous l’Occupation allemande, au Théâtre de l’Atelier, Antigone fait une entrée tardive à la Comédie-Française, presque sept décennies après que Jean Anouilh en a actualisé la tragédie. L’Antigone d’Anouilh n’est pas seulement la réécriture de la pièce de Sophocle, mais plutôt, selon les mots de Marc Paquien, « un objet singulier, complexe, polémique et poétique, qui nous saisit et nous émeut, violemment ». D’abord parce que la jeune fille imaginée par Anouilh ne ressemble pas à l’héritière des Labdacides, mais davantage aux jeunes résistants contemporains de sa création. Ensuite, parce que la manière dont Anouilh en actualise la figure en fait l’incarnation de « toutes les rebellions du monde », prenant en charge « notre propre histoire, nos propres révoltes, nos propres actes de résistance contemporaine », dit le metteur en scène. Une enfant aspirant à rester pure et à se garder des souillures de la compromission, telle est cette Antigone que Marc Paquien accompagne sur scène comme une petite sœur.
Catherine Robert