Rencontre
Kader Attou et Andrés Marín, qui incarnent le [...]
Olé Khamchanla conjugue ses origines laotiennes avec un univers plastique pour se lancer, avec six autres danseurs, dans une pièce toute d’ombres et de poésie.
Alors que le Tarmac vient d’accueillir les silhouettes du dessinateur Billal Berreni dans un Sacré Printemps ! mouvementé et visuel (pièce d’Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou), c’est un autre plasticien qui inspire le travail chorégraphique accueilli aujourd’hui. Olé Khamchanla a rencontré Gilbert Cam, dit « Lang », en 2011. Ils partagent les mêmes racines laotiennes, et sa série de lavis géants Akalika a tout de suite frappé le chorégraphe : des silhouettes en noir et blanc, comme autant de corps heurtés, mutilés, radiographiés par ses larges traits. Le danseur en a fait, en 2013, un solo convoquant sur scène ces figures et, dans son corps, ces fantômes.
Des ombres portées sur les corps
Aujourd’hui, c’est avec six danseurs, venus de France et de Singapour, qu’il réinterroge l’univers du peintre, avec cette même série au crayon et à l’encre de Chine. Il creuse le sillon d’une danse où chacun, à sa façon, peut exprimer ses propres morceaux de mémoire, confrontés à ces images corporelles qui ne laissent pas indifférent. Elles infusent, hantent les esprits pour provoquer la lutte, physique et mentale. Leur danse, tout en états de corps et en énergies fulgurantes, se confronte à leurs propres peurs, leurs propres douleurs. Une jeunesse en mouvement qui fait appel à son histoire et à ses démons, pour mieux peut-être les exorciser.
Nathalie Yokel
mercredi et vendredi à 20h, jeudi à 14h30, samedi à 16h. Tél. : 01 43 64 80 80.