RENCONTRES MUSICALES AUTOUR DE LA PREE
Une vingtième édition placée sous le [...]
Néron, sa mère Agrippine, l’empereur Claudius, le vertueux Othon et la séduisante Poppée sont les protagonistes de ce soap opera.
Le même opéra est donné à Paris en version de concert, deux soirs de suite, par deux équipes différentes. Si Agrippina suscite un tel intérêt, c’est d’abord par la qualité de son livret, qui met en scène la fourberie mâle et l’ambition féminine de personnages réels de l’Histoire romaine, comme Jules César en Egypte ou Le Couronnement de Poppée. Fin 1709, à l’issue d’années d’apprentissage en Italie, Haendel a parfaitement intégré le style vénitien, mélange d’un humour irrévérencieux et d’une exigence musicale extrêmement élaborée. Cette peinture acerbe des mœurs des têtes couronnées et de leurs serviteurs enchaîne des scènes cocasses avec une finesse psychologique atemporelle. Il paraît établi que derrière les personnages antiques se cachent des contemporains de Haendel, puisque le commanditaire de l’œuvre était le vice-roi de Naples, opposant au Pape Clément, tourné en dérision dans l’opéra au travers du personnage de Claudio. Après avoir dirigé l’œuvre en version scénique à Paris en 2000 et 2003, René Jacobs est à Pleyel avec son ensemble berlinois et sa troupe fidèle de grands chanteurs (Alex Penda, Bejun Mehta, Dominique Visse…). Moins célèbre mais tout aussi riche en couleurs et en contrastes sonores, Al Ayre Espanol placé sous la direction d’Eduardo Lopez Banzo accompagne le lendemain d’autres stars du chant baroque au Théâtre des Champs-Elysées : Ann Hallenberg, Vivica Genaux, Carlos Mena… La comparaison s’annonce passionnante et sans doute moins cruelle que le livret d’Agrippina.
A.T. Nguyen
Une vingtième édition placée sous le [...]