La méthode du Dr. Spongiak de Théodora Ramaekers, mise en scène de Sabine Durand
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Avignon / 2022 - Entretien / Abdel Bouchama
Abdel Bouchama raconte l’histoire de Grégoire, dont les parents se disputent et qui n’aime pas l’école. Seul son grand-père Léon le comprend. Un spectacle pour se souvenir qu’on a été petit et comprendre comment devenir grand.
Comment avez-vous découvert et adapté ce texte ?
Abdel Bouchama : Je devais faire une lecture dans une médiathèque et la directrice m’a conseillé ce livre. À la première lecture, je n’ai pas pu aller jusqu’au bout tellement j’étais ému. J’ai fait la lecture prévue et tout aurait pu s’arrêter là, mais plus les jours passaient, plus je pensais à cette histoire, qui ressemblait beaucoup à la mienne. J’ai donc décidé d’adapter le roman d’Anna Gavalda à la scène, d’autant que je souhaitais redécouvrir l’univers de l’enfance afin de m’adresser à un jeune public. S’est vite posée la question du narrateur. Le personnage a treize ans, et moi, plus tout à fait ! Je ne pouvais pas faire croire à des enfants que j’avais l’âge du rôle ! Étant donné que Grégoire a une relation très forte avec son grand-père, Léon, j’ai eu l’idée de l’interpréter plus âgé, racontant l’histoire de quand il était petit. J’ai ensuite imaginé qu’il avait récupéré l’atelier de son grand-père, ce cagibi où il le retrouvait pour le regarder travailler et bricoler avec lui. Tout petit, Grégoire s’est fait la promesse de fabriquer un jour un parfum « eau de cagibi », pour le respirer quand la vie lui ferait des misères. Je l’ai donc imaginé devenu parfumeur, invitant des gens à visiter son atelier. Ces visiteurs sont les spectateurs, devant lesquels il fabrique un parfum en racontant son histoire. Si professionnellement, il a tiré son épingle du jeu, c’est grâce à Léon. Il le fait donc exister par des réactions, des voix et des rires en off. Ses gestes, ses regards font revivre son âme d’enfant et le public ne voit plus l’acteur, il voit Grégoire.
Que voulez-vous dire aux enfants avec ce spectacle ?
A.B. : Je ne me permettrais pas de dire aux enfants ou aux adultes ce qu’il faut penser. Mais plutôt je soulève des questions, comme par exemple : faut-il réussir dans la vie ou réussir sa vie ? Le spectacle aborde évidemment la thématique de l’école, où Grégoire a tant de mal à se plaire. Il rêve d’une autre école… Il y a aussi la relation entre parents et enfants. « Le fils sera pharmacien parce que Papa ne l’était pas », dit Brel. On veut souvent que son enfant réussisse matériellement, mais est-ce l’essentiel ? Et que dire des parents qui se disputent en se reprochant mutuellement les mauvaises notes de leur fils ? Au milieu, le grand-père fait tampon, rassure et console. Dans ce texte, Anna Gavalda aborde une foule de thèmes : 35 kilos d’espoir, c’est l’espoir de beaucoup de choses.
Propos recueillis par Catherine Robert
à 15h55. Relâche le 18 juillet. Tél. : 04 32 74 18 54. À partir de 7 ans. Durée : 1h05.
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