Step 2 : deux manifestes féministes, les danses libératrices de Viola Chiarini et Emmanuelle Soum
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Anne Nguyen plonge six danseuses et danseurs dans une épopée où chaque corps porte à la fois un cheminement individuel et collectif, à la recherche de sa place dans une histoire bleu-blanc-rouge revisitée.
Calmement, simplement, six personnages vont prendre position sur scène – en visiteurs, et non en conquérants. La belle séquence d’ouverture nous fait découvrir des danseurs bien dans leurs styles hip hop, krump, danses africaines urbaines et traditionnelles, qui entrent dans le cercle, puis se tiennent au diapason d’une ligne qu’ils forment au centre de la scène. De là, ils balayent l’espace dans un mouvement d’ensemble hélicoïdal et rotatif, précis et comme en suspension, d’où se dégagent subrepticement de courts moments de solos, voire de duos, où l’empreinte du corps de l’autre invite à se lover dans un presque-toucher. Des émergences individuelles précieuses et brillamment agencées, dans un dispositif qui permet à chacun de retrouver la ligne, le groupe. Witch Hunting est ainsi constitué de séquences qui mettent en avant des déplacements autant collectifs qu’individuels, permettant de faire surgir les corps, de questionner leur place, leurs parcours, les assignations, et leurs rôles dans le groupe ou hors du groupe.
Influences et réminiscences dans un espace commun
En privilégiant le cercle et la ligne, Anne Nguyen joue en effet sur des principes de composition qui créent du sens et des images. Mais celle qui se servait du système de la traversée en ligne à ses débuts pour mener son hip hop vers l’abstraction, déploie ici une tout autre histoire. Scènes de liesse ou de révolte, motifs d’accueil, d’inclusion, de désignation, de rejet, de contamination par le geste ou d’harmonie, ces corps virtuoses racontent quelque chose d’un vivre ensemble en perpétuel questionnement. Mais plus encore, c’est avec les costumes et la musique que se revisitent les trajectoires et états de corps. Des croisements de bleus, de blancs et de rouges, viennent orienter notre regard vers un espace commun d’où viennent s’affirmer ces identités mêlées. La composition musicale originale met au jour des collusions, voire des collisions, en invitant l’Ave Maria, la Marseillaise ou l’Ode à la joie comme réminiscences, au même titre que des cloches carillonnantes ou des percussions africaines. Au risque parfois de venir surligner l’existant, et d’oublier les vertus de la suspension sur la perception du spectateur.
Nathalie Yokel
à 19h. Tél. : 01 49 92 61 61. Théâtre Molière de Sète, scène nationale archipel de Thau, avenue Victor Hugo, 34200 Sète. Le 28 novembre à 20h. Tel : 04 67 74 02 02. Spectacle vu à l’Opéra de Massy.
Tournée : Théâtre des 2 Rives de Charenton-le-Pont, le 20 février. Théâtre des Bergeries de Noisy-le-Sec, le 10 avril. Le Figuier blanc à Argenteuil, le 19 mai.
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