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Après Woke, une première mise en scène créée en 2024 à partir d’un texte collectif, Virginie Despentes revient au théâtre avec Romancero Queer, pièce qu’elle a cette fois-ci écrite seule. Une proposition qui ouvre les portes d’un théâtre public au sein duquel huit interprètes travaillent sur une pièce de Federico García Lorca...
Quel rapport aviez-vous avec l’art dramatique avant de vous engager dans la création théâtrale ?
Virginie Despentes : Ce n’était pas quelque chose que je connaissais plus que la littérature au moment où j’ai commencé à écrire des romans. Mais j’allais facilement au théâtre. Et même si j’y vais de plus en plus, j’ai un rapport encore assez lointain avec l’art dramatique. Comme spectatrice, je peux me demander ce que j’aime au théâtre. L’une des choses qui me plaît beaucoup, c’est que je trouve au théâtre quelque chose qui se perd au cinéma et un peu peut-être aussi en littérature : la grande curiosité du public, qui est ouvert à des spectacles très différents. Quand David Bobée, il y a deux ou trois ans, m’a proposé de devenir artiste associée au Théâtre du Nord, à Lille, je me suis tout de suite dit que j’avais envie d’écrire une pièce, envie de faire de la mise en scène. Je ne me suis pas posé beaucoup de questions. Je me suis simplement demandé ce que j’aimerais voir, moi-même, sur scène.
À quel type de théâtre cette envie a-t-elle donné corps ?
D.: Un théâtre qui représente ce qui me plaît dans le monde, dans la vie, dans l’époque d’aujourd’hui. Un théâtre qui serait, un peu, un polaroïd d’un bout de ce monde, comme je l’aime. Je travaille avec les interprètes pour lesquels j’ai écrit en essayant de voir ce que chacune et chacun peut apporter. Et je mixe tout ça. Je fais en sorte que chacun exprime sa partition sans écraser les autres.
Diriez-vous qu’il s’agit d’une sorte d’utopie réalisée ?
D.: C’est un endroit d’utopie, oui. Ça, c’est sûr…
Écrire une pièce est-il, pour vous, la même chose qu’écrire un roman ?
D.: Non, ce ne sont pas du tout les mêmes expériences. Il est très différent de savoir que le texte que l’on écrit sera incarné et d’imaginer qu’il sera lu. Il y a des effets de mots ou des tunnels que l’on utiliserait dans un roman, mais qui ne marchent pas du tout au théâtre. Car, sur un plateau, certaines explications tombent toutes seules. Il y a, au contraire, des passages que je ne garderais pas pour un livre et qui fonctionnent parfaitement sur scène.
Romancero Queer est le deuxième volet d’une trilogie initiée par Woke…
D.: C’est ça. Woke, que j’ai coécrit avec Anne Pauly, Julien Delmaire et Paul B. Preciado, racontait l’histoire de quatre auteurs qui écrivent une pièce pour un théâtre public. Romancero Queer est plus centré sur les acteurs. J’ai eu envie d’aller dans les coulisses. Sans doute parce que c’était ce que j’étais en train de vivre. Aussi, parce que je me suis posé des questions sur ce que c’était que d’être metteur en scène, ce que représentait aujourd’hui, à l’époque du mouvement #Metoo, cette autorité-là.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Du mercredi au samedi à 20h, le mardi à 19h et le dimanche à 16h. Relâche le dimanche 25 mai. Durée : 2h. Tél. : 01 44 62 52 52. www.colline.fr
Également du 17 au 21 mars 2026 au Théâtre de la Croix-Rousse, à Lyon.
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