L’Androïde [HU#1]
Aurélia Ivan, metteure en scène et [...]
La compagnie des Hommes approximatifs met en place les conditions d’une écriture de plateau singulière qui fouille le quotidien. Propos recueillis auprès de sa metteure en scène, Caroline Guiela Nguyen.
« L’écriture de plateau, ça n’a rien de nouveau. Mnouchkine l’a fait bien avant nous et surtout, ça recouvre tout un tas de réalités différentes. En ce qui nous concerne, nous arrivons aux répétitions avec une bible. Comme une bible de scénario, avec le contexte, des fiches de personnage, des photos, etc. Ensuite on démarre les improvisations, et Mariette Navarro écrit des textes avec des mots un peu plus grands que ceux des acteurs, qu’elle insère dans l’histoire. Dans l’un de ces passages, elle écrit : « ce qu’il y aurait de pire, c’est de ne plus y croire ». Et ça colle à notre projet : ce qu’on demande au spectateur, c’est d’y croire.
Décortiquer le réel
« En fait, Elle brûle raconte l’histoire d’un groupe de personnages, d’une famille. Ça peut paraître ringard, mais l’idée de raconter une histoire, c’est vraiment notre moteur. Une histoire, c’est un fragment du monde qu’on essaye de faire rentrer sur un plateau. J’ai été marquée par des réalisateurs comme Mike Leigh faisant entendre une langue qui me paraissait si proche, avec des mots comme ceux que j’entendais chez moi. C’est dans cet objectif qu’on travaille beaucoup par improvisations, et qu’on a souvent l’impression d’avoir de vraies gens sur le plateau. Deux comédiens amateurs s’intègrent d’ailleurs dans la troupe. En fait, on essaye de décortiquer le réel, de trouver quel est le quotidien de cette famille, sa manière par exemple de prendre le petit-déjeuner, de vivre ensemble. Dans ce cadre, un jeu quotidien, ça reste du jeu, et si derrière les personnages, on voit les personnes, le plus important pour nous reste la fiction. »
Propos recueillis par Eric Demey
Aurélia Ivan, metteure en scène et [...]