IT Dansa s’invite en France avec trois belles pièces
L’excellente compagnie de [...]
Le Ballet de l’Opéra de Paris reprend pour un mois son fougueux Don Quichotte signé Rudolf Noureev et nous offre un moment d’émerveillement précieux.
Avec Le Lac des Cygnes, Don Quichotte est le ballet le plus programmé à l’Opéra de Paris. Cela n’a rien d’étonnant tant cette production a de quoi provoquer l’engouement : grands ensembles qui électrisent comme le ferait un musical, solos et pas de deux d’une virtuosité folle, costumes et décors somptueux, un humour de tous les instants que côtoie le merveilleux des rêves du chevalier à la triste figure. En mettant ses pas dans ceux de Petipa suivi de son élève Gorski, qui en créèrent les premières versions, Rudolf Noureev resserre l’intrigue pour nous narrer l’histoire d’amour contrariée de Kitri et Basilio en un prologue et trois actes, fait la part belle à la comédie et, comme à son habitude, étoffe le rôle masculin autant qu’il accélère le tempo et la complexité de la chorégraphie.
Un Ballet rayonnant
C’est un Ballet de l’Opéra de Paris en grande forme qui s’empare à nouveau de Don Quichotte. Le soir de la première, Kitri fut interprétée par une Sae Eun Park rayonnante. Elle est une amoureuse espiègle et d’une fraîcheur envoûtante, son sourire illumine la scène. Paul Marque, qui prend les traits de son amoureux Basilio, est lui aussi terriblement convaincant tant son jeu comme sa danse sont subtils et naturels. Tous deux forment un jeune couple irrésistible dont la complicité est évidente. Tour à tour espiègles ou tendres, leur technique est sans faille malgré la redoutable complexité de leurs variations. Dans le deuxième acte qui voit Don Quichotte rêver d’un jardin enchanté au sein duquel la Reine des Dryades le conduit vers la dame de ses pensées, Héloïse Bourdon est une souveraine altière, Silvia Saint-Martin un Cupidon à la danse précise, souple et délicate, Sae Eun Park – les deux rôles étant interprétés par une même ballerine – une Dulcinée évanescente tout en finesse. Dans le dernier acte, Inès McIntosch campe une première Demoiselle d’honneur – puisque bien sûr nos tourtereaux finissent par convoler – dont la fougue égale la maîtrise.
Delphine Baffour
Le 24 mars et le 1er avril à 14h30, les 26, 27, 29, 30 mars et 2, 4, 5, 6, 9, 10, 11, 12, 13, 16, 17, 18, 19, 20, 22, 23, 24 avril à 19h30. Tél. 08 92 89 90 90. www.operadeparis.fr. Durée : 3h avec 2 entractes.
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