« Bruitage », corps et création sonore par Rebecca Journo et Mathieu Bonnafous
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Danse contemporaine - Critique
Thomas Lebrun crée à Tours Derrière Vaval, pleurs, cornes et fwèt pour trois superbes interprètes ultramarins.
À chacune de ses pièces Thomas Lebrun, dont on reconnaît toujours la signature faite d’élégance, d’hypersensibilité et d’un certain goût pour le grotesque au sens artistique du terme, nous plonge dans un nouvel univers. Après les chansons d’amour, Marguerite Duras ou les muxes mexicaines, pour ne citer que ses plus récents travaux, il nous emmène avec Derrière Vaval, pleurs, cornes et fwèt en territoires ultramarins. Rien d’étonnant à cela puisqu’il tisse depuis une dizaine d’années des liens étroits avec la Guyane, notamment dans le cadre de Dansez-Croisez, un partenariat avec le CDCN guyanais Touka Danse, mais aussi avec la Martinique et la Guadeloupe. C’est fort de cette collaboration au long cours qu’il a décidé de créer, sur le thème du carnaval, trois solos pour trois magnifiques interprètes de différentes générations : la Guyanaise Gladys Demba, le Martiniquais Jean-Hugues Meredin et le guadeloupéen Mickaël Top.
Trois personnages de carnaval
Pour et avec chacun d’entre eux a été choisi un personnage : la pleureuse qui ramasse la tristesse des carnavaliers le jour de la mort de Vaval pour Gladys, le diable rouge d’origine africaine dont les yeux, les cornes et les miroirs effrayent les enfants pour Jean-Hugues, le fwèt (fouet) que tous les garçons et jeunes hommes font claquer dans les rues en ouverture de carnaval en Guadeloupe pour Mickaël. Grâce aux textes aussi percutants que poétiques commandés à la jeune autrice guyanaise Emmelyne Octavie, à des néons mobiles aux couleurs changeantes qui sculptent avec intelligence et raffinement l’espace, et à des changements de costumes réalisés à vue, le chorégraphe tourangeau lie serré ces trois figures et autant de danses. Jamais redondants, les mots et les gestes qui, fait rare, cohabitent en parfaite harmonie sans que l’un ou l’autre n’accapare toute notre attention, dessinent un merveilleux carnaval qui hésite entre fête débridée et larmes, mais aussi le portrait d’une population ultramarine décidée à regarder fièrement vers l’avenir tout en gardant en mémoire les souffrances et la violence de l’époque coloniale. Ce faisant il nous touche au cœur.
Delphine Baffour
Jusqu’au 7 octobre à 20h. Relâche le dimanche. Tél. 02 18 75 12 12. Durée : 1h.
Tournée
L’Hectare – Territoires vendômois, 8 rue César de Vendôme, 41100 Vendôme. Le 10 octobre à 20h30. Tél. : 02 54 89 44 00.
Théâtre de Chartres, Place de Ravenne, 28000 Chartres. Le 14 octobre à 20h30. Tél. : 02 37 23 42 79.
Centre Culturel Albert Camus, Avenue de Bel air, 36100 Issoudun. Le 16 octobre à 20h30. https://billetterie.ccacbam-issoudun.fr
Également le 13 janvier au Théâtre d’Auxerre, du 21 au 24 janvier à Chaillot, Paris.
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