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Docu rock autour du quotidien d’une médecin gynécologue, The aborrrtion ship capte de l’intérieur ce que c’est que de s’engager pour le droit à l’avortement. Un spectacle simple et séduisant.
Inscrit dans la constitution, le droit à l’IVG n’en reste pas moins menacé. Par ses remises en cause à l’international, dont les États-Unis offrent l’exemple le plus inquiétant. Mais en France également, par l’austérité qui touche le secteur de la santé et conduit comme récemment l’hôpital Tenon à Paris, faute de moyens, à devoir fermer son antenne chirurgicale. Dans ces conditions, on n’en goûte que davantage l’existence de spectacles comme cet Aborrrtion ship créé par Mathilde Wind et interprété par Juliette Fribourg, qui se consacre tout entier à une médecin œuvrant pour le droit à l’avortement. Né d’une commande du théâtre de Brétigny, issu de rencontres avec des membres du personnel hospitalier et notamment la gynécologue Valérie Ledour, mais aussi fruit de recherches sur l’histoire des mouvements de soutien au droit à l’avortement, The aborrrtion ship effectue un surf instructif sur le sujet. On y croise par exemple les musiciennes punk rock de Riot grrrl ou l’activiste néerlandaise fondatrice de l’ONG Women on waves Rebecca Gomperts, dont le bateau permet à des femmes d’avorter dans les eaux internationales au large de pays qui en interdisent l’exercice.
Une héroïne ordinaire
Le spectacle est construit comme un documentaire. Son personnage principal, une médecin gynécologue nous emmène à sa suite dans une journée ordinaire. Mathilde Wind a construit sa mise en scène de telle sorte qu’on a l’impression, sans aucune intervention vidéo, de la suivre caméra à l’épaule. Arrivée tonitruante dans les couloirs de l’hôpital, elle fait avec énergie le tour des services, salue tous ses collègues avec le même enthousiasme, sur fond de basses entre musique et monitoring cardiaque, avant de rejoindre son bureau. Ce personnage que Juliette Fribourg interprète avec une certaine malice, alliant un peu de distance ironique à l’adhésion totale à cette héroïne ordinaire, emporte très vite la sympathie. Elle reste toujours attentive à cette caméra qu’on ne voit jamais, s’adresse avec un naturel franc à son interlocuteur fantôme. Consultation, opération, inspirations, tout y passe du quotidien de cette praticienne dont les amours se font militants, dont les discours pro choix sont édifiants, qui allie la parole et les actes, la théorie et la pratique. Emporté par l’incarnation, le propos de défense du droit à l’avortement ne se fait jamais didactique et reste toujours dynamique. Si l’on y parcourt des arguments connus, on y découvre aussi ces quelques figures de la lutte évoquées plus haut, qui le sont moins. Et l’énergie et la séduction d’un spectacle court, rythmé et simple s’ajoute au charisme naturel d’une héroïne ordinaire, dans une ambiance plutôt rock que l’allure et les talents de guitariste de la comédienne amplifient. The aborrrtion ship nous fait tout naturellement monter à bord.
Eric Demey
les mardi et jeudi à 21h, le samedi à 20h.
Tel : 01 40 05 06 96.
MAC de Créteil, Place Salvador Allende, 94000 Créteil. Le 10 décembre à 19h, le 11 décembre à 20h.
Tel : 01 45 13 19 19.
Dans le cadre du festival Impatience. Durée : 55 minutes.
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