Tableaux d’une improvisation
Gros Plan
Publié le 27 septembre 2017 - N° 258Daniel Humair – Stephane Kerecki – Vincent Lê Quang
Le trio signe le livre-disque « Modern Art » conçu comme une galerie de portraits musicaux de grands peintres, de Jackson Pollock à Pierre Alechinsky.
Et si la meilleure réponse à la crise du disque était, peut-être, à trouver du côté de l’édition de projets exceptionnels et différents ? Le magnifique livre-disque que co-signent en trio le batteur Daniel Humair, le saxophoniste Vincent Lê Quang et le contrebassiste Stéphane Kerecki appartient incontestablement à cette catégorie. Sous le titre Modern Art (sur le label Incises / Outhere), ils provoquent la rencontre entre leurs créations musicales et des œuvres picturales, sobrement et magnifiquement reproduites dans le livret, de Jackson Pollock, Alan Davie, Bram van Velde, Pierre Alechinsky, Vladimir Veličković et Yves Klein, Cy Twombly, Jean-Pierre Pincemin, Paul Reberolle, Larry Rivers, Bernard Rancillac et Jim Dine. Qui mieux que Daniel Humair, dont l’expression artistique se partage depuis toujours entre peinture et musique, pouvait être au cœur d’une telle réalisation ?
Voisinages et cousinages entre les arts
« Ce projet est une invitation à la découverte. Ces musiques ne sont pas vraiment des hommages ; je préfère l’idée de correspondances, de parallèles, de rencontres, d’affinités, de curiosités. Nous avons choisi plusieurs peintres du XXe siècle. Soit nous avions telle ou telle composition dans notre besace qui correspondait à l’univers pictural d’un artiste, soit nous avons composé en regard de l’œuvre du peintre. L’esprit plus que la lettre. Modern Art, ce sont des voisinages, des cousinages, des associations libres. Je suis musicien et peintre, mais je ne cherche pas à établir de lien direct entre les deux expressions : le lien, s’il existe, ce sont les couleurs, mais pas au premier degré. « Le rouge, c’est Sonny Rollins, le bleu, c’est Bill Evans » : ce serait trop facile ! Bien sûr, il y a des correspondances entre la musique et la peinture, des passerelles entre les arts, qu’on les emprunte ou pas. J’espère qu’à l’écoute de ce disque, au visionnage et à la lecture de ce livret, des profanes découvriront la peinture et auront envie d’aller plus loin, de se balader trans-arts » confie le batteur. Première scénique parisienne du projet au Balzac, le dernier cinéma indépendant des Champs-Elysées, où l’on aime faire dialoguer les arts.
Jean-Luc Caradec
A propos de l'événement
Tableaux d’une improvisationdu vendredi 13 octobre 2017 au vendredi 13 octobre 2017
Cinéma Le Balzac
1 Rue Balzac, 75008 Paris, France
à 21h Tél. 01 45 61 10 60. Et aussi le 17 novembre à 20h45 au Comptoir de Fontenay-sous-Bois (01 48 75 64 31 - 06 71 26 00 95).