Gérard Gelas met en scène Le Jeu du Président de Julien Gelas
Réflexion sur le rapport des puissants au [...]
Le comédien, metteur en scène et directeur du Théâtre du Passage Robert Bouvier a choisi de porter sur les planches cette comédie grinçante et joyeusement insolente, signée par le dramaturge britannique Steven Berkoff, fondateur du London Theater Group.
« Dans mes précédentes créations, Les Gloutons et Le chant du cygne, j’ai déjà eu envie de faire entendre le dialogue intérieur des personnages. Un désir qui tient, peut-être, au fait d’être comédien, amené à s’interroger sur ce qu’il fait quand il joue. Le texte de Berkoff me donnait une opportunité extraordinaire pour continuer mes recherches sur ce plan : on y entend le double discours des personnages comme jamais. Au fil des scènes, les protagonistes, qu’ils soient placés dans un contexte social, professionnel ou intime, font entendre non seulement ce qu’ils disent mais aussi ce qu’ils s’interdisent de dire, ce qu’ils pensent et ressentent. Le non-dit s’exprime. Ces non-dits, ces pensées d’arrière-plan, sont contenus par la peur – fondamentalement la peur d’être soi-même – et ils nous « kvetchent » en nous empêchant d’être absolument présents à nous-mêmes, comme ils parasitent, jusqu’à la bâillonner, notre communication avec autrui.
Une distribution portée par la force comique
Berkoff écrit des dialogues savoureux dont il livre en même temps le sous-texte. Par exemple, mettant en scène un homme qui invite spontanément un collègue à dîner, il expose concomitamment son regret d’avoir fait cette proposition, espérant secrètement que ce dernier refusera. Ces projections mentales, j’ai voulu leur donner corps par les artifices propres à l’art théâtral mais pas seulement. Car il y a là, évidemment, un terreau d’expérimentation très riche pour les comédiens. J’ai souhaité, pour porter ce projet, réunir des acteurs ayant une vis comica, un authentique pouvoir de faire rire par leur simple présence. Il fallait qu’ils soient aussi capables de défendre leurs personnages, de ne pas les faire tomber dans le ridicule, mieux, d’exposer leur vulnérabilité. La pièce qui en son fond est une critique grinçante du consumérisme auxquels sacrifient les personnages, parle aussi, plus profondément encore, de leur inextinguible besoin d’amour ».
Propos recueillis par Marie-Emmanuelle Dulous de Méritens
à 21h30. Relâches les mercredis 13, 20 et 27. Dès 12 ans. Tél : 04 32 76 24 51. Durée : 1h30.
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