Biennale Némo 2025 : La journée d’ouverture !
La Biennale Némo, portée par le [...]
Quand l’art devient un champ de bataille, Faustin Linyekula et Franck Moka font de leur œuvre une pièce de résistance, née du chaos congolais.
Avec Profanations, présenté à Chaillot, le chorégraphe Faustin Linyekula et le musicien-vidéaste Franck Moka signent une création puissante, à la croisée de la danse, du concert et du cinéma. Pensée comme une célébration flamboyante, cette pièce interroge la mémoire du Congo et les mécanismes de domination, en convoquant l’art comme acte de résistance. Linyekula, qui signe la chorégraphie, mise en scène, et co-réalisation du film, poursuit son travail sur les corps en lutte, héritiers d’une histoire coloniale encore vive. Moka, à la direction musicale et à l’image, compose une partition électrique où les machines, les percussions et les voix s’entrelacent en une transe collective.
Une fête sous tension
Ensemble, ils imaginent une fête qui pourrait être la dernière, une prière profane face à l’effondrement. Sur scène, une femme danse jusqu’à l’épuisement. Autour d’elle, les musiciens incarnent une pulsion vitale. Profanations ne cherche pas à illustrer, mais à faire ressentir. C’est une œuvre d’urgence, née à Kisangani, qui refuse le folklore et revendique une parole libre, ancrée dans le présent. Le dispositif scénique, volontairement épuré, laisse toute la place à l’intensité des corps et des sons. Le film projeté ne commente pas l’action, il l’amplifie, la prolonge, créant une tension entre réel et fiction. Ce dialogue entre les médiums donne au spectacle une vraie densité, dans laquelle chaque élément semble indispensable. Profanations est une œuvre qui ne cherche pas à convaincre, mais à secouer.
Agnès Izrine
à 19h30 Tél. : 01 53 65 30 00.
Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris. Durée : 1h10.
Tournée : CNDC Angers, du 11 au 15 octobre, MIXT – Terrain d’arts, Nantes du 11 au 16 janvier 2026.
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