La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Avignon / 2018 - Entretien / Elise Noirot

Pour que tu m’aimes encore et Les Fils de la terre

Pour que tu m’aimes encore et Les Fils de la terre - Critique sortie Avignon / 2018 Avignon
Elise Noirot Crédit photo : B. Cruveiller

Théâtre Transversal / Pour que tu m’aimes encore / de et avec Elise Noirot
Présence Pasteur / Les Fils de la terre / d’après le documentaire d’Edouard Bergeon / adaptation et mes Elise Noirot
Entretien Elise Noirot

Publié le 22 juin 2018 - N° 267

Elise Noirot reprend Pour que tu m’aimes encore, comédie jubilatoire sur l’adolescence et succès des deux précédents festivals, et présente Les Fils de la terre, tragédie rurale puissante et universelle, inspirée du documentaire d’Edouard Bergeon.

« La famille est (…) un microcosme passionnant à travailler au théâtre. »

Pourquoi avoir choisi d’adapter le documentaire d’Edouard Bergeon ?

Elise Noirot : La découverte de ce documentaire a été pour moi un vrai choc. Ce film, qui raconte la lutte d’un jeune paysan pour sauver la ferme de son père, la difficulté économique de faire ce métier, et la pression paternelle qui pèse sur les fils de génération en génération, m’a profondément émue. Il m’a touchée parce qu’il parvenait à faire se répondre une histoire collective, donc politique (qu’est-ce que travailler la terre aujourd’hui, en France ?) et une histoire individuelle, familiale (qu’est-ce qu’être fils ; est-ce possible de se détacher de son héritage ?). En cela, il manifeste que nos vies sont faites à la fois de choses intimes et de problématiques bien plus larges, largement dominées par le système économique. Et à cet endroit précis, Edouard Bergeon rejoint Antoine Vitez qui disait que « la petite vie des gens contient toute la mythologie et toute l’Histoire ».

Que raconte l’histoire que vous adaptez pour la scène ?

E. N. : Dans un hameau du sud de la France, un fils, Sébastien, porte à bout de bras la ferme familiale. Il travaille aux côtés de son père, paysan retraité, qui considère que son fils n’est pas capable de s’en sortir seul. En effet, la ferme est dans une situation intenable : Sébastien croule sous les dettes parce que le lait qu’il produit se vend chaque jour moins cher. Et chaque jour, son père lui répète qu’il ne fera jamais aussi bien que lui. De pressions financières en pressions familiales, le fils va devoir choisir : sauver la ferme de son père ou sauver sa vie.

Pour que tu m’aimes encore : pourquoi ce projet d’autofiction ?

E. N. : Pour que tu m’aimes encore est un seule-en-scène drôle et sensible sur l’adolescence. En partant de mes souvenirs, je tente de tirer le fil de ce qui fait la dimension universelle de ces années de construction de l’individu. L’adolescence est un moment paradoxal. C’est à la fois la période de toutes les perméabilités, donc de toutes les vulnérabilités, mais aussi de tous les élans, de tous les désirs. C’est ce qui fait sa beauté.

Pourquoi cette prédilection pour le thème de la filiation ?

E. N. : Parce que la famille est le premier lieu de notre rapport aux autres, et au monde. En cela, elle est un microcosme passionnant à travailler au théâtre.

 

Propos recueillis par Catherine Robert

A propos de l'événement

Pour que tu m’aimes encore et Les Fils de la terre
du vendredi 6 juillet 2018 au dimanche 29 juillet 2018


à 14h20 ; relâche le mercredi. Tél. : 04 90 86 17 12. Les Fils de la terre. Présence Pasteur, 13, rue du Pont Trouca. Du 6 au 29 juillet, à 18h20 ; relâche le lundi. Tél. : 04 32 74 18 54.

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