Le « Hamlet » libre et résolument contemporain de Kirill Serebrennikov
Création événement au Châtelet : Kirill [...]
Dans le cadre du Festival d’Automne, Théâtre Ouvert présente deux « stand-ups tristes » de l’autrice et metteuse trans Laurène Marx. Le premier est la création de Portrait de Rita, interprété par Bwanga Pilipili, qui rend compte du racisme systémique à travers la vie d’une immigrée camerounaise. Le second est la reprise de Jag et Johnny, interprété par Jessica Guilloud, qui raconte le retour de la comédienne dans le milieu blanc populaire isérois de son enfance. Deux propositions pour dire le monde tel qu’il est.
« Si je fais du stand-up, c’est parce que c’est ma culture, plus que le théâtre. Mais j’ai souvent été déçue par ce que je vois et ce que j’entends en France sur les scènes de stand-up. Car cette forme impose un cadre : écrire des textes avec une vanne toutes les 45 secondes, des textes qui doivent provoquer un rire toutes les 45 secondes. Moi, j’ai voulu échapper à cette pression anti-littéraire. Car j’aime beaucoup la littérature. J’ai donc imaginé ce que j’appelle des “stand-ups tristes”. Cette forme me rend libre. Elle me permet de faire des vannes, parce que j’aime ça, mais aussi de créer de la littérature, sans aucune pression. En fait, tout ce que je fais, que ce soit dans ma façon d’écrire ou de créer, c’est pour me libérer de la pression. Je veux produire des créations sans souffrance. Pour cela, j’écris des monologues. Des monologues sans décor. Je veux une littérature qui, d’un côté, ne considère pas que le fait de ne pas rire à la fin de chaque phrase soit un échec et qui, de l’autre, puisse être légère, puisse avoir des ruptures de ton, de style.
Chercher par le style
Aujourd’hui, je ne fais plus que des portraits. Je rencontre des gens et j’écris sur leur vie. Ensuite, le théâtre se présente de lui-même. Ce qui compte beaucoup pour moi, c’est que ce soit fun. Il faut que ma façon d’écrire donne envie aux gens d’écouter et de lire ces histoires. J’ai envie de captiver les gens, de faire en sorte qu’ils s’intéressent vraiment à la vie de Jag, comme à la vie de Rita, une femme camerounaise qui a subi de la misogynie, du racisme, des violences policières, des violences étatiques… Dit comme ça, évidemment, ce n’est pas très sexy. Et je sais que la plupart des gens se foutent de tout ça. Je ne suis pas une rêveuse : j’ai compris comment le monde fonctionne. Ce que je fais doit donc être assez shiny, assez pop, pour que les gens s’intéressent à ces sujets. Et si j’arrive à les intéresser, si je les fais rire, ils vont les assimiler, ils vont être marqués profondément. Pour ça, il n’y a qu’un seul moyen : chercher par le style, par la formulation, chercher par l’art… »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
du lundi au mercredi à 19h30, les jeudis et vendredis à 20h30, les samedis à 20h (durée : 1h30). Jag et Johnny : les samedis 13, 20 et 27 septembre 2025 à 18h (durée : 1h). Tél. : 01 42 55 55 50. www.theatre-ouvert.com.
Également les 8 au 9 janvier 2026 aux Quinconces-L’Espal au Mans, du 20 au 30 janvier au Théâtre National de Strasbourg, le 18 février à l’Université de Lille, du 3 au 21 mars au Théâtre National Wallonie Bruxelles (Portrait de Rita) ; du 13 octobre au 15 novembre 2025 au Théâtre de la Reine Blanche à Paris, le 16 avril 2026 au Théâtre Jean Vilar à Montpellier (Jag et Johnny).
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