« Le Pas du Monde » : de nouvelles voies en nouvelles voix, le Collectif XY dans ses plus belles métamorphoses.
La nouvelle création du Collectif XY projette [...]
Depuis 2014, leurs existences loufoques réjouissent les publics au-delà même des frontières de notre pays. Les trois personnages de Bigre s’installent pour deux mois au Théâtre de L’Atelier. Leur créateur — l’auteur, metteur en scène et comédien Pierre Guillois — revient pour nous sur la genèse de cette success story.
Quelle a été l’idée de départ de ce spectacle sans texte que vous avez créé avec Agathe L’Huillier et Olivier Martin-Salvan* ?
Pierre Guillois : Une idée très simple : écrire un spectacle dans lequel la parole soit retirée aux acteurs. Je l’avais déjà fait en partie dans d’anciennes créations, par exemple Le Gros, la Vache et le Mainate (ndlr, créé en 2010 au Théâtre du Peuple, à Bussang), pièce au sein de laquelle j’avais inséré des capsules de jeu sans texte. Cette expérience m’avait beaucoup intéressé. Je m’étais rendu compte qu’elle permettait aux acteurs de développer d’autres dimensions de jeu, d’autres possibilités d’interprétation. J’ai donc un jour décidé d’aller au bout de ce procédé en imaginant un spectacle entièrement vidé de texte, un spectacle rempli d’accessoires, de sons, de bruitages, d’effets visuels, de musiques…, mais sans dialogues entre les personnages.
Les trois personnages hauts en couleur de Bigre vivent dans des chambres de bonne, sur le même palier…
PG.: C’est ça. On suit leur existence sur plusieurs semaines, plusieurs mois, peut-être même plusieurs années. Les spectatrices et spectateurs sont les témoins de leurs déboires et de leurs rêves — rêves contre lesquels souvent ils se cognent, parce qu’ils se prennent les pieds dans le tapis du quotidien ! Bigre est à la fois un spectacle très drôle, car ces trois personnages ne cessent de faillir et de chuter, et très mélancolique, parce qu’il raconte également la solitude de ces deux hommes et de cette femme.
Comment avez-vous choisi le comédien et la comédienne qui jouent, sur scène, à vos côtés ?
PG.: Je connais Olivier Martin-Salvan et Agathe L’Huillier depuis longtemps. Nous avons écrit Bigre ensemble, à partir d’un travail d’improvisations. Voulant éviter que l’absence de paroles se sente, qu’elle pèse sur la représentation, je n’ai pas voulu opter pour des artistes spécialistes du théâtre corporel ou du théâtre de pantomime. Le projet était vraiment d’enlever le texte à des comédiens de texte, afin qu’ils apprennent à se servir de leur corps pour trouver d’autres moyens de raconter une histoire.
Comment pourriez-vous caractériser l’humour à l’œuvre dans votre spectacle ?
PG.: Il s’agit d’une forme de burlesque incarné par des interprètes qui ne sont pas des acrobates. Notre travail a donc été de creuser les enjeux intimes des trois personnages pour faire ressortir ce qu’ils cherchent dans la vie et s’amuser de leurs contrariétés. Ce sont leurs maladresses et leurs embarras qui produisent le rire. Ce rire prend ses racines dans quelque chose de métaphysique, dans la difficulté d’exister de personnalités qui tentent de s’en sortir grâce à leur fantaisie et leur imagination.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
*Au Théâtre de L’Atelier, Bigre est interprété, en alternance, par Pierre Guillois (ou Bruno Fleury), Agathe L’Huillier (ou Éléonore Auzou-Connes ou Anne Cressent) et Olivier Martin-Salvan (ou Jonathan Pinto-Rocha ou Pierre Delage).
Du mercredi au samedi à 21h, dimanche à 16h. Relâches les 19 et 20 novembre, le 24 décembre et le 1er janvier. Représentation exceptionnelle le 30 décembre. Durée : 1h25. Tél. : 01 46 06 49 24. www.theatre-atelier.com
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