Le grand Foire de Jean-Louis Leclercq, mis en scène par Martine Willequet
Un meeting politique pour préparer Le grand [...]
Avignon / 2019 - Entretien / François Gremaud
Dans Phèdre !, le comédien Romain Daroles parle de sa passion pour Phèdre. Un texte de François Gremaud, figure centrale de la 2B Company, qui expérimente un joyeux sens du décalage.
Avez-vous cherché l’effet de surprise en vous attaquant à Phèdre ?
François Grémaud : C’est Vincent Baudriller à Vidy-Lausanne qui nous a contactés et a commandé un classique dans une forme contemporaine, afin de proposer un spectacle destiné aux scolaires. J’ai accepté car c’était l’occasion de m’attaquer à Phèdre, qui est une pièce culte pour moi. Quand j’ai étudié la pièce à l’école, j’étais très amoureux de quelqu’un qui m’a annoncé être amoureux de quelqu’un d’autre. Le feu des passions, la jalousie… : il y avait dans Phèdre des mots qui traduisaient exactement la violence de mes sentiments. Puis, dans l’apprentissage du théâtre, les professeurs choisissaient toujours Phèdre pour travailler l’alexandrin. A chaque fois que je m’y essayais, la magie fonctionnait : je pleurais. C’est le seul classique pour lequel j’éprouve cette passion.
La langue de Racine paraît pourtant assez distanciée…
F.G. : Un peu comme la musique de Bach, elle a une dimension théorique, austère, un agencement quasi-scientifique qui se conjugue à un sentiment profondément humain. Quand Racine parle de passion, j’ai l’impression qu’il sait de quoi il parle. Si on ne s’encombre pas d’une idée préconçue de l’alexandrin, on peut le faire vibrer d’une façon très concrète.
Vous partez donc d’une forme pour les classes ?
F.G. : Qui sera différente en salle, dans l’interaction et la convocation de références, mais avec le même principe : Romain Daroles arrive sur scène pour parler de Phèdre ! (avec point d’exclamation), qui est une comédie qui parle de Phèdre. C’est un spectacle cousin de La Conférence de choses, qui vise à partager l’enthousiasme que nous ressentons.
Qu’y apprend-on sur Phèdre ?
F.G. : Beaucoup de choses. Par exemple que Racine y effectue une sorte de name dropping mythologique, avec de nombreuses références qui nous sont assez obscures et que l’on tentera d’éclairer. C’est assez fascinant de montrer comment elles sont utilisées à dessein, son texte prend alors une résonance supplémentaire. Tout ce travail a renforcé mon admiration et mon amour pour cette tragédie.
Propos recueillis par Eric Demey
à 11h30, relâche le 16. Durée : 1h30. Tel. : 04 90 14 14 14.
Un meeting politique pour préparer Le grand [...]
Née d’une commande de Denise Aron-Schröpfer à [...]
Dès l’âge de 19 ans où elle est partie en [...]