Pelléas et Mélisande

L’admirable collaboration qui réunit chaque année l’Orchestre national de France et Bernard Haitink – encore illustrée en décembre dernier par un remarquable concert Chostakovitch – remonte à mars 2000. Deux soirées avaient alors suffi à faire éclore un miracle de perfection musicale : le chef néerlandais dirigeait Pelléas et Mélisande avec une inégalable justesse de ton, suivi par un orchestre retrouvant un phrasé debussyste tout en nuances et par une distribution exceptionnelle (Anne Sofie von Otter en Mélisande, Wolgang Holzmair en Pelléas, Laurent Naouri en Golaud). Il reste désormais le disque édité dans la foulée (par Naïve) pour se replonger encore et encore dans les délices de cette interprétation magistrale. Mieux encore : Bernard Haitink et le National relèvent aujourd’hui le défi de retrouver le merveilleuse équation d’il y a sept ans en se transportant de la scène à la fosse. Sur scène, les décors de Hans Schavernoch accueilleront les personnages de Debussy et Maeterlinck mis en scène par Jean-Louis Martinoty. L’ancien administrateur général de l’Opéra de Paris connaît son métier et sait combien est fragile l’équilibre entre théâtre et musique ; ses Noces de Figaro présentées en ce même Théâtre des Champs-Élysées avaient été chaleureusement saluées. De la distribution d’il y a sept ans subsiste le magnifique Golaud de Laurent Naouri (c’était alors sa prise de rôle !). La prestation de Magdalena Kozena, qui fut déjà une belle Mélisande à l’Opéra Comique en 2002, est elle aussi très attendue.