Pablo Heras-Casado dirige une nouvelle production de « La Walkyrie » dans la mise en scène de Calixto Bieito

Première journée de L’Anneau du Nibelung de Wagner, qui succède au Prologue L’Or du Rhin, La Walkyrie est le volet le plus lyrique, et le plus joué, de la Tétralogie. Dans ce drame où les jumeaux nés de l’union entre Wotan et une mortelle se retrouvent dans l’adversité et nourrissent un amour incestueux qui engendrera Siegfried, apparaissent les protagonistes, et les prémices du bouleversement final, ainsi que nombre de thèmes structurants de la suite du cycle. Pour avoir préservé Sieglinde et tenté de sauver Siegmund, la Walkyrie Brunnhilde sera endormie sur un bûcher que seul un héros pourra franchir. Les moments de bravoure ne manquent pas dans la partition, entre le duo du printemps, la chevauchée ou encore la confrontation finale entre le maître des dieux et sa fille rebelle.

Stanislas de Barbeyrac en Siegmund

Quinze ans après la mise en scène de Gunther Krämer, on attend le développement des pistes esquissées par Calixto Bieito dans un Or du Rhin qui avait laissé sur sa faim le spectateur de cette nouvelle production de l’épopée wagnérienne. Sous la direction ciselée de Pablo Heras-Casado, le chatoiement haute-fidélité des pupitres de l’Orchestre de l’Opéra de Paris gagnera-t-il en urgence dramatique ? Stanislas de Barbeyrac crée l’événement en étant le premier ténor français de niveau international à chanter Siegmund depuis Georges Thill, et l’on retrouvera la Fricka d’Eve-Marie Hubeaux, révélée lors des représentations du Prologue à Bastille. En janvier, L’Anneau du Nibelung se poursuit avec Siegfried et Andreas Schager dans le rôle-titre.

Gilles Charlassier