Youri Temirkanov
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À l’Opéra Comique, Orphée pleure une deuxième fois son Eurydice, dans une mise en scène d’Aurélien Bory et sous la direction musicale de Raphaël Pichon.
Cette année, Orfeo pleurera par deux fois son Eurydice. Un peu plus tôt cette année, le Théâtre des Champs-Élysées l’a présenté dans sa version originale italienne, créée à Vienne en 1762 – le rôle d’Orfeo, célèbrement créé par le castrat Gaetano Guadagni, avait alors été joué par Philippe Jaroussky. Mais c’est une version tout autre qui sera présentée à l’Opéra Comique, celle révisée par Berlioz, main dans la main avec la légendaire contralto Pauline Viardot, sœur cadette de l’adulée Malibran. En 1859, celle qui fut également la muse d’Alfred de Musset et de Tourgueniev accomplit avec le compositeur un travail de révision pour remettre sous les feux de l’actualité le grand réformateur de la tragédie lyrique française.
Enchantement sonore
Cette réhabilitation totale verra notamment la naissance d’un grand air de bravoure à l’imposante cadence, « Amour, viens rendre à mon âme », absent de la version française de 1774 que Gluck avait adaptée à l’intention du ténor Joseph Legros. Reste la distribution. C’est Marianne Crebassa qui revêtira la toge du poète-chanteur de Thrace – elle qui l’avait déjà enregistré pour Erato dans son album Oh, Boy ! – tandis qu’à Hélène Guilmette et Lea Desandre reviendra le soin d’incarner Eurydice et l’Amour. Nul doute, enfin, que Raphaël Pichon et son Ensemble Pygmalion auront à disposition les moyens orchestraux que réclame l’œuvre. À cet enchantement sonore répondra un spectacle d’une puissance saisissante, celui d’Aurélien Bory, directeur de la Compagnie 111 à Toulouse, tout cela au service d’un opéra qui a marqué un jalon dans l’histoire de l’art lyrique.
Julien Hanck
Tél. 01 70 23 01 31. Places 6 à 135 €.
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