“Oh To Believe in Another World” de William Kentridge

Amateur de cinéma, Chostakovitch a composé plusieurs musiques de film et de théâtre. William Kentridge, lui, procède à l’inverse : il porte des images, un théâtre constructiviste imaginaire, sur la musique de la Dixième Symphonie, partition empreinte d’une grande intensité émotionnelle, éruptive parfois (on a pu dire que le véhément Allegro était un portrait de Staline) et à portée autobiographique (le compositeur y fait retentir son monogramme DSCH dans le finale). William Kentridge sait révéler la profondeur de l’histoire par les œuvres qu’il met en scène (on le sait depuis son remarquable Wozzeck) ; il convoque à l’écran Lénine, Staline, Maïakovski ou Chostakovitch lui-même. Sur le plateau, l’orchestre est dirigé par Michael Sanderling, excellent connaisseur de cette musique.

Jean-Guillaume Lebrun