Avec « Vaslav », Olivier Normand donne son autonomie à son avatar travesti
Avec Vaslav, Olivier Normand donne son [...]
Muriel Mayette-Holtz, directrice du Théâtre national de Nice, ouvre la saison avec sa mise en scène de Phèdre, créée en juillet 2024 lors de la première édition du Festival de Tragédies aux Arènes de Cimiez. S’y s’expriment la beauté de la langue et l’éternité des tourments du cœur, avec Ève Pereur, Nicolas Maury, Charles Berling, Jacky Ido et Augustin Bouchacourt.
C’est au sein des sublimes Arènes de Cimiez, bordées par des micocouliers et un exceptionnel cyprès, que Muriel Mayette-Holtz a créé Phèdre, lors du Festival de Tragédies qu’elle a lancé avec succès en juin 2024. « Nous avons besoin de célébrer l’humanité dans ce qu’elle a de plus beau et de plus terrifiant : la puissance de l’âme, l’énergie sacrée des sentiments. » confiait alors la metteuse en scène. Elle a choisi Phèdre, classique parmi les classiques qu’elle adore, dont elle renouvelle la force dramatique en concentrant le tragique ballet des affects autour d’une jeune Phèdre foudroyée par l’amour. Phèdre et Hippolyte sont ici de la même génération, elle n’est pas cette épouse d’un âge mûr en proie à un désir transgressif et incestueux (comme souvent), mais une jeune femme mariée de force à un mari volage, emportée par la fureur de ses feux autant que dévorée par le remords. En proie à son désir, à ses tourments intérieurs, Ève Pereur interprète Phèdre avec fougue et passion, dans un mélange touchant d’exaltation, de désespoir et de vulnérabilité. Sa jeunesse rend d’autant plus crédible la relation captivante qui se déploie entre la jeune épouse et Œnone, un éclairage particulièrement réussi de la mise en scène. Loin de la figure de la nounou dévouée, cette dernière se révèle grande amoureuse, possessive et prête à tout, jusqu’au suicide. Caressante, calculatrice et autoritaire, elle exerce son emprise. L’interprétation fine et juste de Nicolas Maury instille un trouble vénéneux, tout en méandres et effets de rupture.
Universalité de la souffrance amoureuse
En premier lieu Jacky Ido et sa belle présence introduisent la tragédie par une adresse directe au public, slamée en alexandrins d’aujourd’hui. Il convainc en coryphée et en Théramène, évitant le piège de l’artificialité. Comme dans Bérénice (2022), la metteuse en scène propose une version condensée de la partition de Racine, dont sont absentes Aricie et sa suivante. Augustin Bouchacourt incarne Hippolyte avec élégance. Quant à Thésée, handicapé de l’amour qui finira par se confronter à l’horreur de la vérité, c’est Charles Berling qui reprend le rôle, initialement incarné par Nicolas Bouchaud. Transformée et adaptée aux dimensions d’un plateau de théâtre, la mise en scène sera autre. En quittant le ciel et les pierres, la scénographie se transforme. La pièce se déroule ainsi dans le salon écarlate d’un palais étouffant, qui emprisonne les personnages dans leur statut social et familial. Au-delà de l’héritage des lignées mythologiques, au-delà des codes et des enjeux d’une royauté en crise, la mise en scène fait résonner la beauté de la langue et l’universalité de la souffrance amoureuse.
Agnès Santi
du mardi au vendredi à 20h, samedi à 15h, relâche dimanche et lundi. La Cuisine, 155 Boulevard du Mercantour, 06200 Nice. Tél : 04 93 13 19 00. Durée : 1h30. Spectacle vu au Festival de Tragédies 2024 aux Arènes de Cimiez à Nice. www.tnn.fr
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