L’Européenne de cirques
Octobre est une belle saison pour les [...]
Sous la direction de Brigitte Jaques-Wajeman, Marie-Armelle Deguy, Sarah Le Picard et Clémentine Verdier investissent les trois rôles de Mme Klein. Une « sonate en trois mouvements » autour de la figure emblématique de la psychanalyste Mélanie Klein.
Qu’est-ce qui vous a amenée, 24 ans après avoir une première fois créé la pièce de Nicholas Wright, à revenir à Mme Klein ?
Brigitte Jaques-Wajeman : L’idée de départ était de trouver un texte pour Marie-Armelle Deguy. C’est une actrice que j’aime infiniment, qui est pour moi l’une de nos plus grandes comédiennes. J’ai beaucoup travaillé avec elle. Mais, depuis quelques années, il n’y avait pas vraiment de rôle pour elle dans les projets que je montais… Recréer Mme Klein, c’est vraiment l’expression d’un désir pour une actrice. Et puis, à côté d’elle, il y a deux autres comédiennes que j’aime également beaucoup : Sarah Le Picard et Clémentine Verdier.
Le regard que vous portez aujourd’hui sur cette pièce est-il le même que celui que vous portiez sur elle au début des années 1990 ?
B J-W. : Quand j’ai relu Mme Klein et que je me suis décidée à la mettre en scène une seconde fois, j’avais le sentiment de faire une reprise. Et puis, au fil des répétitions, les trois nouvelles comédiennes donnant à la pièce une couleur très différente, j’ai réalisé qu’il s’agissait vraiment d’un nouveau spectacle. Cela, même si j’ai décidé de réaliser un espace assez proche de celui que j’avais imaginé en 1993. Mme Klein est une pièce en apparence très réaliste, qui se passe dans un appartement…
Un appartement dont vous faites tomber les murs…
BJ-W. : Oui, ce qui permet, parallèlement à l’aspect réaliste, voire naturaliste de la pièce, de faire surgir un espace de l’inconscient. Je suis, aujourd’hui encore, frappée par la dimension extrêmement émotive de ce texte, qui offre beaucoup de possibilités de transferts. Souvent, on se dit que l’on a déjà vécu les choses dont les personnages parlent : qu’il s’agisse d’expériences liées à l’amitié, à l’amour, à la mort, à la dépression, au rire…
Quel est, pour vous, le cœur de cette pièce ?
BJ-W. : C’est le rapport ravageur entre une mère et sa fille, qui a lieu sous le regard d’une autre jeune femme. Cette pièce est inspirée par un fait réel : la mort du fils de Mélanie Klein. Nicholas Wright met en scène la séparation définitive entre la grande psychanalyste et sa fille, séparation qui passe par l’évocation d’un passé terrible… Ce qui est très beau, c’est le mystère qui entoure tout cela. On se demande pourquoi tant de violence, tant de frustrations…
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat
Du mardi au samedi à 20h30, le dimanche à 15h. Tél. : 01 42 74 22 77. www.theatredelaville-paris.com
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