LAURENT BOUKOBZA
Le pianiste voue l’ensemble de son programme [...]
Avec un récital d’airs d’opéras baroques et une version de concert du Farnace de Vivaldi, Max Emanuel Cencic offre un large panorama de son art.
Surdoué parmi la génération triomphante des contre-ténors actuels, Max Emanuel Cencic a commencé sa carrière de soliste dans les années 1980. Voix star de garçon chez les Petits Chanteurs de Vienne, il assurait les solos de soprano, notamment dans La Flûte enchantée enregistrée par Georg Solti pour le bicentenaire mozartien de 1991. Devenu sopraniste après la mue, il n’a adopté une tessiture moins aiguë qu’en 2001, avec un timbre beaucoup plus riche de mezzo-soprano et une assise dans le grave qui lui permet d’aborder des premiers rôles créés autrefois par des castrats, ou même jamais créés, dans le cas de Farnace de Vivaldi. Le compositeur remania de nombreuses fois son opéra jusqu’à la mouture de Ferrare (1738), la dernière sur le papier mais qui ne fut jamais représentée. C’est donc Max Emanuel Cencic qui est l’unique interprète historique d’un rôle qui constituait un aboutissement dans une production lyrique pléthorique. Cette version reconstituée (le troisième acte est définitivement perdu) est enrichie du grand air « Gelido in ogni vena ». L’Opéra Royal de Versailles accueille en version de concert l’équipe de la création scénique qui a eu lieu en 2012 à Strasbourg. En avant-goût, le contre-ténor donne un récital au Théâtre des Champs-Elysées dans la série Les Grandes Voix avec des grands airs de Vivaldi (Farnace, Agrippo, Griselda) ainsi que de Haendel (Alessandro), Scarlatti (Il Cambise, Tigrane) et Gasparini, accompagné par d’autres spécialistes du Prete rosso, l’Europa Galante dirigée par Fabio Biondi.
A.T. Nguyen
Le pianiste voue l’ensemble de son programme [...]