MAX EMANUEL CENCIC
Avec un récital d’airs d’opéras baroques et [...]
A l’occasion de deux concerts à la Salle Pleyel, le chef du Philharmonique de Berlin confronte Schumann et Dutilleux.
Simon Rattle est à l’opposé des chefs routiniers, parfois qualifiés « de tradition », dirigeant toujours les mêmes symphonies du grand répertoire. Le patron du Philharmonique de Berlin va du baroque au contemporain et ose des programmes détonants. La preuve ce mois-ci avec ces deux concerts à la tête des « Berliner » à la Salle Pleyel, réunissant Schumann et… Dutilleux. Du premier sera donnée la Symphonie n°2 (le 27 février) et la Symphonie n°3 « Rhénane » (le 26 février) et du compositeur français, davantage à l’honneur à l’étranger que dans son pays, on pourra entendre les Correspondances (avec la soprano Barbara Hannigan) et les Métaboles. Qu’ont en commun ces deux figures, si ce n’est d’avoir marqué leurs siècles respectifs ? Peut-être un même goût pour la poésie et les influences extra-musicales (l’architecture de la cathédrale de Cologne pour la symphonie « Rhénane » de Schumann, les lettres de Van Gogh ou Rilke pour les Correspondances de Dutilleux).
Inspiration et sens de la couleur
Mais surtout, c’est par son interprétation que Simon Rattle va faire le lien entre ces deux univers, en alliant, comme il en a le secret, liberté du phrasé et sens de la couleur instrumentale. En complément, les œuvres concertantes s’annoncent elles aussi excitantes, avec le Concerto pour piano n°3 de Beethoven (26 février), sous les doigts plein d’esprit de Mitsuko Uchida, et le Concerto pour violoncelle de Lutoslawski par Miklos Perenyi (27 février). On en oublierait presque les tarifs stratosphériques pratiqués par la Salle Pleyel pour la venue de cet orchestre d’exception – en attendant, on l’espère, davantage de démocratisation dans la politique tarifaire de la future Philharmonie.
A. Pecqueur
Avec un récital d’airs d’opéras baroques et [...]