Pour que, enfin, le choeur des « CHEVALERESSES » terrasse l’inceste : Nolwenn Le Doth livre une œuvre bouleversante autant qu’aboutie
CHEVALERESSES est une autofiction de théâtre [...]
Du crépuscule à l’aube, Marianne Piketty et Le Concert Idéal emmènent le spectateur dans un voyage musical à travers les nuits de Vivaldi, Travenol, Ysaÿe, dall’Abaco, Boulanger et Nante.
Depuis la fondation de son ensemble Le Concert Idéal, la violoniste Marianne Piketty conçoit ses concerts comme des narrations thématiques pour mieux guider l’auditeur, à la façon d’un voyage, dans le répertoire musical. Ce sont les deux dernières pièces composées par Lili Boulanger, morte prématurément à 24 ans, qui lui ont donné l’idée du programme Sous l’étoile. D’un soir triste et D’un matin de printemps forment les deux piliers symboliques d’un spectacle qui s’ouvre sur les doux accords d’une rareté baroque, le Sommeil, extrait de la cantate La Fierté vaincue par l’Amour de Travenol. Au fil des trois temps de la nuit, le crépuscule, minuit et l’aube, Vivaldi occupe une place de prédilection, avec ses deux concertos La Notte, pour flûte et pour basson, réécrits pour violon solo et orchestre à cordes. L’ensemble des partitions, redécoupées en un fil musical continu, est arrangé par Alex Nante, compositeur argentin auquel a été commandée une page, Bajo la estrella, au titre inspiré par un poème de son compatriote Jacobo Fijman.
Une parenthèse musicale et poétique
Dans une acoustique assez sèche, l’homogénéité voulue par ce travail de transcription fait gagner en cohérence dramaturgique ce qu’on perd en caractérisation stylistique, dans un éclectisme esthétique qui juxtapose de manière salutaire les époques. La traversée est jalonnée de jeux poétiques imaginées par Camille Bloomfield, projetés en bleu nuit sur le fond de scène, dans des combinatoires plus proches du Scrabble que de l’Oulipo. La mise en espace d’Olivier Fourès fait sortir les solistes de la position figée des interprètes classiques, dans des élans de ronde qui se limitent souvent à une intention de donner un peu de mouvement au concert. Si le format peut sembler déjà éprouvé au spectateur chevronné, il lève avec bonheur certaines barrières pour le public novice. L’essentiel de Sous l’étoile réside dans une expérience immersive qui offre une parenthèse bienvenue au milieu de la torpeur estivale, et se referme sur une reprise souriante comme l’aurore de la Valse à mille temps de Brel.
Gilles Charlassier
à 20h15, relâche les jeudis 10, 17 et 24 juillet. Tél. : 04 90 85 00 80. Durée : 1h15.
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