Daniel Barenboim
Le chef de la Staatskapelle de Berlin dirige [...]
Daniele Gatti dirige l’opéra de Verdi dans une nouvelle mise en scène de Mario Martone. Une partition qui mobilise toutes les couleurs de l’orchestre pour magnifier la sombre tragédie de Shakespeare.
Si l’on considère souvent The Fairy Queen de Purcell comme l’un des premiers opéras à emprunter son intrigue à une œuvre de Shakespeare (en l’occurrence, une adaptation du Songe d’une nuit d’été), c’est surtout à partir du 19e siècle que la fascination pour le drame shakespearien s’empare des compositeurs. Elle ne cessera plus dès lors et ne connaîtra pas de frontières : Rossini avec Otello, Ambroise Thomas avec Hamlet, Gounod, Bellini et quelques autres avec Roméo et Juliette, Berlioz aussi (Roméo et Juliette, Béatrice et Bénédict d’après Beaucoup de bruit pour rien) illustrent parmi bien d’autres l’inspiration féconde que Shakespeare suscite, tant par ses tragédies que par ses comédies. Au 20e siècle, la source shakespearienne est loin d’être tarie puisque de Benjamin Britten (Le Songe d’une nuit d’été) à Philippe Boesmans (Wintermärchen) en passant par le Lear d’Aribert Reimann, l’écriture de Shakespeare continue de se prêter à la confection d’ouvrages lyriques d’une grande originalité.
Verdi, compositeur shakespearien
Verdi s’y est penché par trois fois au moins avec Macbeth, Otello puis Falstaff – il envisagea aussi un Roi Lear. Dès la première tentative, avec Macbeth en 1847, Verdi trouve en Shakespeare le catalyseur d’une invention dramatique nouvelle, avec une caractérisation précise des personnages, sensible en particulier dans l’évolution du caractère de Lady Macbeth, rôle particulièrement difficile. D’une certaine façon, et malgré ses quatre actes et près de 2h40 de durée, Macbeth est une œuvre concise, construite sur quelques moments forts (dont l’apparition des sorcières, dès la première scène) – et sans aucun temps faible. Sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées, c’est Roberto Frontali, spécialiste de l’opéra verdien, qui campera le rôle-titre, mais c’est surtout le fort tempérament dramatique de Susanna Branchini que l’on attend pour incarner Lady Macbeth. Daniele Gatti connaît évidemment ce répertoire par cœur. En préambule, le 16 avril, il dirige ses musiciens de l’Orchestre national de France dans d’autres œuvres inspirées par l’œuvre de Shakespeare : les poèmes symphoniques Hamlet de Liszt et Macbeth de Strauss, ainsi que la musique de scène du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn.
J.-G. Lebrun
Jeudi 16 avril à 20h (concert). Les 4, 7, 11, 13 et 16 mai à 19h30 (Macbeth). Tél. : 01 49 52 50 50.
Le chef de la Staatskapelle de Berlin dirige [...]