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Pour son édition 2021, le Midsummer festival au Château d’Hardelot fête la joie des retrouvailles avec la musique vivante par un programme qui cultive un polymorphisme esthétique dans un cadre intime et inspirant.
Depuis dix ans, sur la Côte d’Opale, à quelques dizaine de miles de la rive anglaise, le Château d’Hardelot, de style néo-Tudor, où s’est installé le bien-nommé Centre culturel de l’Entente cordiale, « célèbre en musique le début de l’été » avec le Midsummer festival. Grâce à l’inauguration, en 2016, d’un théâtre élisabéthain de 388 places, petit bijou architectural tout en bois dessiné par Andrew Todd et point d’achèvement des rénovations successives de ce patrimoine au carrefour franco-britannique engagées au début des années 90, le festival dispose désormais d’un outil complémentaire aux autres espaces du domaine, idéal pour sa programmation à la croisée des répertoires. Concoctée par Sébastien Mahieuxe dans ce contexte particulier de réouverture au public marqué par les incertitudes de la crise sanitaire, avec pour devise « Garder l’équilibre ! », l’édition 2021, ramassée en deux week-ends, résume cette envie plus que jamais d’actualité de redonner la parole à « la musique belle et bien vivante », en un condensé de diversité esthétique.
La première partie du festival, les 19 et 20 juin, dans la cour du Château, invite, le samedi soir, avec la chanteuse polymorphe Rosemary Standley et l’Ensemble Contraste, à un métissage entre les lieder de Schubert avec la pop et le jazz. Le programme Schubert in love revisite l’univers du compositeur romantique dans des arrangements du pianiste Johan Farjot, colorés par un band réunissant guitare, contrebasse et percussions. Le dimanche après-midi, les trois garçons du Trio Musica Humana (contre-ténor, ténor et baryton) va encore plus loin dans le melting-pot des styles, avec Bingo !, un « loto lyrique déjanté », mis en scène par Corine Benizio, alias Shirley du duo Shirley et Dino, et qui fait voisiner les polyphonies de la Renaissance avec Claude François.
Voix funambules versus Véronique Gens, quintessence du chant français
La seconde partie de cru 2021 investira le théâtre élisabéthain les trois soirées du premier week-end de juillet. Le jeudi 1er, le violoniste Théotime Langlois de Swarte et le théorbiste Thomas Dunford nous transportent à la cour d’Angleterre sous le règne de Charles II. Avec des pièces de Purcell, Matteis et Eccles, le projet Mad lover porté par les deux musiciens restitue la franchise de l’expression intime de la lamentation amoureuse dans tout un pan de la musique de chambre baroque anglaise, contrastant avec des formes plus codifiées ailleurs en Europe à la même époque.
Conçu par Alexandre Dratwicki, directeur du désormais incontournable Centre de musique romantique française au Palazetto Bru Zane, le récital Nuits met à l’honneur la mélodie française, avec pour prêtresse l’une des plus subtiles interprètes de ce répertoire exigeant et raffiné, Véronique Gens. Pages originales et transcriptions, les cinq musiciens de l’Ensemble Il Giardini accompagneront, vendredi 2, tout un kaléidoscope d’émotions nocturnes qui parfumaient les salons de la Belle Epoque. Enfin, la clôture, samedi 3, se fera à l’enseigne du Baroque français, avec Louis-Noël Bestion de Camboulas et l’Ensemble Les surprises. On retrouvera Véronique Gens tout à fait dans son élément dans un hommage à Marie Le Rochois, diva du Grand Siècle considérée comme la première cantatrice majeure de l’histoire de l’opéra français, et qui incarna, entre autres, les rôles-titres de Médée de Charpentier et d’Armide de Lully. Tous les concerts seront donnés sans entracte.
Gilles Charlassier
Du 19 juin au 3 juillet 2021. Tél. 03 21 21 73 65.
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