René Chéneaux s’arrête sur Les Hommes sans nom, ces Italiens, ces Juifs, ces Palestiniens, ces Nord Africains, déplacés d’hier, et ceux d’aujourd’hui, de plus en plus nombreux, migrants et exilés.
L’urbaniste Paul Virilio parle d’une remise en question de la distinction entre nomades et sédentaires. Une crise migratoire s’est engagée, bien plus importante que l’immigration de l’âge industriel, appelée l’offensive migratoire du III é millénaire. Le sédentaire demeure partout chez lui et le nomade nulle part dans les villes, grossissant la mégalopole des exclus…. René Chéneaux se penche depuis près de vingt ans sur les Personnes déplacées, spectacle à partir duquel la compagnie du Kick Théâtre commence à inventer la création avec le public, se fondant sur les recueils de témoignages, pour une mise en correspondance du plateau et de la société. Avec Les Hommes sans nom, le metteur en scène suit avec la même attention et la même exigence les parcours de migration, les exils historiques, géographiques, géopolitiques ou intimes. Sur la scène, les comédiens portent la parole de ceux qui sont partis, une parole mêlée à des récits de parcours littéraires, comme Les Sirènes de Bagdad. Les interviews composent aussi une belle banque de données. Un spectacle engagé à l’écoute de cette mémoire immense de l’exil.
Les Hommes sans nom
Texte et mise en scène de René Chéneaux, du 19 au 21 mars 2009, le 19 à 19h, les 20 et 21 à 20h30 au Forum 1/5 place de la Libération 93150 – Blanc-Mesnil Tél : 01 48 14 22 00 www.leforumbm.fr