ORCHESTRE NATIONAL D’ILE-DE-FRANCE
La formation francilienne joue Mozart, [...]
Reprise de la production de l’opéra de Philip Glass créée l’an dernier à l’Opéra de Bordeaux.
Le compositeur Philip Glass voue une sorte de dévotion à l’œuvre de Jean Cocteau. Après Orphée et La Belle et la Bête, Les Enfants terribles, « dance opera » composé en 1996, vient clore sa trilogie lyrique consacrée aux œuvres du poète. Tiré d’un roman (une « poésie de roman », comme disait l’auteur), Les Enfants terribles s’inspire aussi du film que réalisa Jean-Pierre Melville en 1950, Jean Cocteau signant lui-même adaptation et scénario. Si Orphée avait inspiré au compositeur américain un opéra au sens le plus classique du terme, La Belle et la Bête renvoyait directement à l’œuvre filmée, le chant venant se caler précisément sur les images tournée par Cocteau. Les Enfants terribles propose une voie sensiblement différente.
Musique, mouvement et image
Par l’orchestration d’abord, qui se résume à trois pianos. Par le traitement du livret ensuite, nécessairement chorégraphique, qui se fonde sur les mouvements d’attraction et d’éloignement du couple, frère et sœur, formé par Paul et Élisabeth, et de ceux qui les approchent. L’équilibre est difficile à trouver dans cette œuvre où la réalité sur scène s’évanouit vite dans le rêve. Trois ans après une production assez inégale confiée à Paul Desveaux, l’Athénée reprend l’œuvre, portée cette fois par le regard de Stéphane Vérité, compagnon de route de Carlotta Ikeda, figure de la danse butô. « La musique de Glass se prête vraiment bien à l’image », souligne Stéphane Vérité, qui dans sa mise en scène utilise la vidéo comme une « machine à illusions ».
Jean-Guillaume Lebrun
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