Les danses urbaines à l’honneur

Sur les huit compagnies que programme cet été le Théâtre Golovine, cinq sont issues du hip-hop. C’est dire si cette saison fait la part belle à une discipline qui ne cesse de se développer, de se réinventer, en prenant en compte les sujets brûlants de notre actualité. Inspiré par le roman éponyme d’Hamid Skiff, Hamid Ben Mahi présente La Géographie du danger, solo coup de poing qui met en scène le parcours d’un sans-papier. Terré dans une chambre de bonne, il expérimente l’isolement, le rejet, la peur. Autre sujet fort, le co-fondateur de la Cie Alexandra N’Possee, Abdennour Belalit, danse, lui, avec quatre complices dans Echos « l’écologie, la Biodiversité du mouvement, la fragilité de la danse et de l’environnement ».

Un métissage des disciplines

Les autres compagnies présentes métissent le hip-hop à différentes disciplines pour mieux réinventer son langage. Transfuges des Pockemon Crew, les quatre fondateurs de Cie Tie Break lorgnent du côté du cirque et de la comédie musicale. Avec le très jazzy Lobby, ils convient le public à une vivifiante plongée dans le hall d’un hôtel, sur des airs de Nina Simone. Prouesses, humour et poésie sont au programme. Pour Trance, le chorégraphe belge d’origine haïtienne Nono Battesti s’entoure de la danseuse contemporaine Juliette Corman, du guitariste Quentin Halloy et de la chanteuse soul Dyna B. Ils nous invitent à « nous reconnecter à l’essentiel dans le vivre ensemble et les petits plaisirs simples du quotidien. » Enfin, dans Glaucos, Mickael Six et la Cie Bakhus mêlent danse, acrobaties, jonglage, mime et même mât oscillant, conviant le public à un étonnant voyage en mer.

Delphine Baffour