La 38ème édition de CIRCa offre à Auch un riche panorama des écritures circassiennes contemporaines
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Avec Les Conséquences, l’auteur et metteur en scène Pascal Rambert entame une trilogie qui nous précipite, sur dix ans, dans les relations problématiques d’une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Entre mariages et funérailles, vaudeville en trompe-l’œil et drame contemporain, ce premier volet expose les blocs de paroles à la fois actifs et bornés d’un théâtre pour happy few.
Dans l’œuvre de Pascal Rambert, les personnages portent les prénoms des interprètes qui les incarnent. Une façon de placer la fiction dans le sillage du réel. Car l’auteur-metteur en scène s’inspire des corps, des voix, des présences des comédiennes et comédiens pour lesquels il écrit. Sa dernière création, Les Conséquences, fait se réunir et se confronter trois générations d’une même famille bourgeoise et parisienne, à l’occasion de quatre cérémonies d’obsèques ou de mariages. Il y a Marilú (Marini) et Jacques (Weber), les anciens. Il y a leurs filles et leurs conjoints, Anne (Brochet) et Arthur (Nauzyciel), Audrey (Bonnet) et Stan (Nordey), auxquels s’ajoute l’amant d’Audrey, Laurent (Sauvage). Il y a enfin leurs petites-filles, Jisca (Kalvanda) et Lena (Garrel), accompagnées de Paul (Fougère) et de Mathilde (Viseux) qu’elles vont respectivement épouser. Que du beau monde — bien né, sorti des plus grandes écoles, avec en prime le cœur qui penche à gauche — devant toutefois faire face, comme tout un chacun, à ce que la vie réserve de souffrances et à l’époque d’incertitudes. On les voit se tirailler, vaciller, s’opposer frontalement dans des successions de face-à-face parfois frappants, parfois moins opérants.
Les mots en embuscade
Pascal Rambert ne fait pas dans la dentelle. Ce n’est pas son habitude. D’un geste radical, il force le trait d’un milieu enfermé sur lui-même. Multipliant les références et les stéréotypes d’un entre-soi élitiste, les personnages qu’il dessine ne laissent que peu de place à la force de l’universel. À l’intérieur d’un barnum à la blancheur très contemporaine, des tables et des chaises d’une grande simplicité, éclairées au néon, offrent un contrepoint de stabilité aux allées et venues expansives de ces figures fragilisées. On entre, on sort, on crie, on parle de soi-même et de son rapport à l’autre. On s’épanche, entre comique et drame, dans une forme de frénésie qui, en début de représentation, fait des clins d’œil au vaudeville. La vérité agissante qui est au cœur des pièces de Pascal Rambert se fait bien sûr entendre. Comme la vigueur performative du verbe qui s’impose par blocs, par embardées. Mais tout cela n’apparaît que lointainement. Par éclats. En mode mineur. Ce théâtre du langage et des tensions de l’intime vire ici au théâtre de l’hyperbole. Il tourne le dos au plus grand nombre pour ne s’adresser qu’au microcosme qu’il décrit.
Manuel Piolat Soleymat
Le mardi, mercredi, vendredi et samedi à 20h, le jeudi à 19h30. Durée : 2h20. Tél. : 02 99 31 12 31. www.t-n-b.fr
Également du 3 au 11 novembre 2025 au Théâtre de la Ville – Sarah Bernhardt à Paris, du 2 au 4 décembre à Bonlieu - Scène Nationale à Annecy, du 17 au 19 décembre au Théâtre national de Nice.
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