Léo Warynski dirige une nouvelle production de « Satyagraha » de Philip Glass mise en scène par Lucinda Childs

Après Einstein on the beach en 1976, qui, avec ses boucles répétitives, a ouvert un nouveau champ esthétique au répertoire lyrique, Philip Glass compose un deuxième opéra autour d’un autre grand personnage historique. Avec pour titre le mot indien traduisant le principe de résistance non-violente, Satyagraha est inspiré de la vie de Gandhi et de son enseignement. Chacun des trois actes est articulé autour d’une figure tutélaire : Tolstoï qui fut l’un de ses inspirateurs, Tagore, poète indien et prix Nobel de littérature en 1913, autorité morale pour le mahatma, et Martin Luther King, considéré par Glass comme la postérité américaine de Gandhi. Chanté en sanskrit, l’ouvrage est le premier dans lequel le compositeur minimaliste écrit pour chœur, avec un effectif qui développe pour le grand orchestre la sonorité d’orgue caractéristique du Philip Glass Ensemble.

Une expérience immersive

Quatre ans après Akhnaten, capté pendant la pandémie en 2020, donné l’année suivante en public, et repris en concert à la Philharmonie de Paris fin octobre, l’Opéra de Nice réinvite Léo Warynski à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Nice dans un spectacle immersif, visuel et chorégraphique, réunissant l’ensemble des forces artistiques de la maison, et emmené par la même équipe scénographie. Danseuse lors de la création d’Einstein on the beach à Avignon en 1976, Lucinda Childs est une compagne de route de Philip Glass. Sa mise en scène s’appuie sur un décor de Bruno de Lavenère et l’habillage vidéo d’Etienne Guiol qui recouvrira toute la salle.

Gilles Charlassier