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Reprise à La Scala Paris, après avoir été créée à la Scala Provence lors de la dernière édition d’Avignon Off, La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro mise en scène par Léna Bréban propose une version expéditive de la pièce de Beaumarchais. Menée à cent à l’heure, cette comédie passe à côté des défis qu’elle se lance.
On ne dira jamais assez que le théâtre est l’art de tous les possibles. De toutes les inventions et les réinventions. De tous les rêves, toutes les illusions : de tous les grands écarts. Sur ses plateaux, des interprètes s’emparent ainsi fréquemment de rôles qui ne leur semblent pas destinés, faisant le pari d’éclairer leurs personnages d’un jour nouveau. C’est ce que fait aujourd’hui Philippe Torreton. Sur le seuil de sa soixantième année, le comédien se lance dans les aventures amoureuses et maritales de Figaro, héros de Beaumarchais supposé afficher moins de la moitié de son âge. Son envie, ancienne, d’incarner ce grand rôle du répertoire se concrétise grâce à Léna Bréban, qui a répondu présent à l’appel de l’acteur et de La Scala Paris. Pour ce spectacle qui ambitionne de conjuguer drôlerie et acuité politique, la metteuse en scène a réuni une troupe d’interprètes aguerris : Marie Vialle (Suzanne), Grégoire Œstermann (Almaviva), Gretel Delattre (La Comtesse), Annie Mercie (Marceline), Antoine Prud’homme de La Boussinière (Chérubin), Jean-Jacques Moreau (Bartholo)… Cette version raccourcie du Mariage de Figaro n’est toutefois pas la réussite que cette distribution de haut niveau pouvait laisser espérer.
Philippe Torreton, un Figaro sexagénaire
Les cinq actes du spectacle filent à vitesse grand V, en un peu moins de deux heures, sans que les actrices et acteurs ne parviennent à approfondir les enjeux intimes et sociétaux de la pièce. La comédie de Beaumarchais, par le biais des jeux de séduction et des abus de pouvoir qui nourrissent les rebondissements de son intrigue, tend un miroir à la question du consentement et de la domination (de classe, de genre…) qui interrogent, bien sûr, pleinement notre époque. Aucune de ces correspondances contemporaines ne vient vivifier la mise en scène de Léna Bréban. Ici, le théâtre d’hier reste dans son siècle lointain, alourdi par des codes de jeu appuyés et des ressorts dramaturgiques inopérants. On rit peu, lors de cette journée pas si folle. On ne pense guère davantage. Ce n’est que lorsque la représentation cesse de courir pour laisser Annie Mercier, puis Philippe Torreton, déployer les accents de monologues enfin forts de sens, que ce Mariage de Figaro prend un peu de consistance. N’oublions pas la présence inspirée de Grégoire Œstermann. Elle rehausse d’élégance et d’exigence cette cavalcade d’un autre temps.
Manuel Piolat Soleymat
Du mercredi au samedi à 21h, les dimanches à 17h. Spectacle vu à La Scala Provence, le 13 juillet 2025. Tél. : 01 40 03 44 30. Durée : 1h50. www.lascala-paris.com
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