« Último Helecho », une création « barococo » signée Nina Laisné avec François Chaignaud et Nadia Larcher
Nina Laisné poursuit sa quête du spectacle [...]
Danse contemporaine - Critique
Avec THE DOG DAYS ARE OVER 2.0 qu’il a présentée à la Biennale de la danse de Lyon, Jan Martens offre une nouvelle vie et une nouvelle distribution à sa pièce à succès, née en 2014.
En 2014, Jan Martens s’inspirait pour créer THE DOG DAYS ARE OVER de la phrase du photographe américain Philippe Halsman : « Quand on demande à quelqu’un de sauter, son attention se dirige surtout sur l’action du saut et le masque tombe, ainsi apparaît la véritable personne ». Il lançait alors l’incroyable défi à quatre danseurs et quatre danseuses de bondir sans pause pendant plus d’une heure, au-delà d’eux-mêmes et de l’épuisement, dans une chorégraphie mathématique fascinante. Il entrait ainsi dans la cour des grands. Il réactive aujourd’hui la pièce qui a fait son succès avec une nouvelle génération d’interprètes.
Tous identiques et tous différents
Un petit bon en avant, un petit bon en arrière, les mains solidement arrimées de chaque côté du bassin, poings serrés. Peu à peu le mouvement s’empare des corps pour ne plus les lâcher. Il n’y de musique que l’impact des baskets sur le tapis de sol. De face, de dos, de profil, en ligne et en colonne, en diagonale, en X et en ronde, toujours les même petits sauts, à l’unisson. Jan Martens épuise les possibilités géométriques en même temps que les corps, insuffle quelques variations : un petit coup de hanche, deux pas de course. Le temps passant le groupe se difracte, devient plus libre, chacun d’entre eux en prend tour à tour le lead. Le rythme s’accélère ou ralentit, la chorégraphie comme le son se complexifient : les mains frappent les corps, les chaussures grincent, les corps se déploient entièrement dans de grands envols. Grâce à la subtilité de ses lumières (signées Jan Fedinger) et de sa chorégraphie Jan Martens abolit la distance entre nous et les interprètes, nous amène à apprécier leurs singularités et nous interroge : quel plaisir prenons-nous dans leur épuisement ? Quelle est la frontière entre art et divertissement ? Dix ans plus tard, THE DOG DAYS ARE OVER n’a pas pris une ride et produit toujours le même enthousiasme.
Delphine Baffour
à 20h. Tél. 04 75 78 41 70. Durée : 1h15.
La Comédie de Clermont-Ferrand, 69 boulevard François Mitterrand, 63000 Clermont-Ferrand. Du 25 au 27 novembre à 20h. Tél. : 04 43 55 43 43.
Également le 2 décembre aux Salins, Martigues, les 12 et 13 décembre au Tandem, Douai, les 11 et 12 février au ZEF, Marseille, les 24 et 25 mars à La Manufacture, Bordeaux.
Nina Laisné poursuit sa quête du spectacle [...]