Le 37e Festival baroque de Pontoise présente une programmation éclectique

L’ouverture, le 30 septembre, se fait avec le nouvel ensemble en résidence du Festival, Il Caravaggio, dans un programme Vivaldi, catalyseur de toute une tradition lyrique et concertante au sein de l’Europe du settecento. Le 8 octobre, L’escadron volant de la Reine retrace la dynastie Bach, avec les ancêtres du Cantor de Leipzig. Le lendemain, le claveciniste Kenneth Weiss remonte le fil des virginalistes anglais. Le 15, Leonardo García Alarcón et l’Ensemble Cappella Mediterranea entremêlent des madrigaux et des cantates de Sigismondo d’India – que l’ensemble a récemment gravés – avec d’autres pages du seicento et des musiques populaires de l’Italie méridionale. Le 16, les pupitres d’Il Groviglio proposent un florilège de pages des Scarlatti, père et fils. Le 21, l’ensemble I Gemelli en formation à 4 retrace le destin du créateur du rôle-titre de L’Orfeo de Monteverdi, Francesco Rasi, tandis que le 22, Paul Agnew et Les Arts florissants font le pont entre les débuts du Baroque italien et la postérité germanique avec le Premier Livre de Madrigaux de Schütz.

Héritages multiples et chemins de traverse

Mais le Festival de Pontoise sait aussi emprunter des chemins de traverse, à l’exemple des improvisations des Voice messengers, qui réinventent, le 1er octobre, dans le registre jazz, l’art du contrepoint. Le croisement des genres est également à l’œuvre le 7 avec Les noces de Saba / Missa Luba, un spectacle transculturel autour de Makeda, l’épouse du roi Salomon, écrit comme un conte africain où la musique médiévale rencontre les traditions du Burkina-Faso, du Sénégal et du Maghreb. Avec le récital de Clare Hammond, le Festival de Pontoise fait une incursion dans le répertoire pianistique, en faisant redécouvrir, dans les lieux mêmes où elle vécut, Hélène de Montgeroult, qui, première femme à enseigner au Conservatoire de Paris, fut également une des précurseures du Romantisme, que Bella Schütz, lauréate 2022 de Piano-Campus, mettra en perspective le 19, de Bach à Fauré.

Gilles Charlassier