La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Jazz / Musiques - Entretien

Laurent Bardainne explore la face Funk d’Albert Ayler

Qui n'a pas rêvé, en tournant les pages d'un livre de danse, de voir les interprètes photographiés reprendre vie et accomplir les promesses que chaque image semble receler ?

Publié le 10 mars 2007 - N° 146

Le saxophoniste ténor Laurent Bardainne, prototype surdoué de la nouvelle
génération du jazz français, signature du remuant label Chief Inspector (avec
Limousine), signe avec « Here is to you Albert Ayler » sa première création à
Banlieues Bleues. Un hommage à une méconnue facette « funk » du grand maître du
free jazz disparu en 1970. Avec le chanteur « soul » Dean Bowman. Ce projet sera
précédé d’un concert proposant la création, sur le même thème, d’un ?uvre pour
grand ch?ur, orchestre et percussions dans le cadre des Actions Musicales.


Que représente l’expérience de création de Everybody movin dans votre
parcours’

Laurent Bardainne : C’est une action musicale à but pédagogique,
organisée en parallèle de la création « Here is to you Albert Ayler » : 4
morceaux d’Ayler ont été arrangés pour une cinquantaine de chanteurs, un combo
jazz et des percussions. Le but est de présenter des musiques différentes et
méconnues à des jeunes collégiens qui, pour la plupart, n?ont pas la chance
d’aborder les pratiques musicales. Ils ont écrit leurs propres textes sur les
mélodies d’Ayler.

« Présenter notre vision du cri d’Ayler avec les sons d’aujourd’hui »

Avec « Here is to you Albert Ayler », vous abordez un visage plutôt ignoré de
la musique d’Ayler, qui semble prendre ses distances avec le mouvement free pour
se rapprocher d’une vision personnelle du funk…

Laurent Bardainne : J’ignore si ce virage vers le funk est une vraie
vision d’Ayler. J’ai plutôt l’impression qu’il voulait faire passer son message
d’amour coûte que coûte, en faisant une musique plus abordable. Il veut chanter
ses textes. Je ne pense pas non plus qu’il prenait des distances avec le free.
Il s’agit juste d’expérimentations dans son parcours, d’une évolution… C’est
justement ce qui est intéressant dans cette démarche. Quand Banlieues Bleues
nous a passé cette commande, on s’est dit qu’il serait plus intéressant de
fouiller cette période soul -moins connue, moins radicale, plus « ludique »- que
de former un groupe free jazz comme il y en a d’excellents en ce moment.

Qu?attendez vous, aujourd’hui, de cette réappropriation de la musique
d’Albert Ayler?

Laurent Bardainne : Sur scène, il y aura mon groupe de rock électro Poni
Hoax et une chorale d’enfants. Il est d’ailleurs amusant de constater au passage
à quel point le monde du jazz ne s’intéresse pas aux musiques dites « actuelles »?
On va juste essayer de présenter notre vision du cri d’Ayler et du côté enfantin
de ses mélodies, avec les sons d’aujourd’hui, des synthétiseurs, des guitares
noisy
, etc…

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec

Dimanche 18 mars à 17 h à la Salle Pablo Neruda de Bobigny (93). Tél. 01 49
22 10 10. Site :

www.banlieuesbleues.org

« Here is to you Albert Ayler » : Mercredi 21 mars à 20h30 à la Salle des
Fêtes de Montreuil (93). Tél. 01 49 22 10 10. Site :

www.banlieuesbleues.org

 

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