La nièce d’Hitler au coeur de « Geli », de Diastème
La nièce d’Hitler, retrouvée morte d’une [...]
Seule sur scène, Frédérique Voruz partage le conte cruel que constitue son histoire personnelle. Celle d’une enfant maltraitée qui renaît grâce à la psychanalyse et au théâtre.
« Lalalangue est l’histoire d’une petite fille qui a survécu à une mère dévoratrice. Cette mère, après un grave accident de montagne dans lequel elle perd une jambe et deux jumeaux à naître, jure sur son lit d’hôpital de se venger sur ses enfants. C’est l’histoire de cette vengeance et de la résurrection joyeuse de la petite fille, qui a été sauvée par la psychanalyse et le théâtre. Ce spectacle est entièrement autobiographique : des faits aux ressentis, de la haine à l’amour. Pour l’écrire, je me suis nourrie des différentes techniques que j’ai explorées durant des années, le chant, le masque, le travail du texte et, surtout, le clown. Je voulais depuis très longtemps faire un solo sur ma famille. Car, comme ma mère nous l’a tant rabâché : il ne faut pas gâcher ! J’ai toujours pensé que les personnalités hautes en couleurs de ma famille feraient de bons personnages de théâtre.
Faire du beau, du drôle avec du laid
Inconsciemment, je devais sentir que ce spectacle serait le levier de mon autonomie, de mon affranchissement. Lalalangue est l’aboutissement à la fois d’un processus théâtral et d’un processus analytique. Lacan dit que l’inconscient se construit sur le langage. Mon analyse m’a permis de créer ma propre langue. Ce monologue est narré comme un conte. Je m’adresse au public, je lui raconte mon histoire, je le prends à parti. Je joue avec lui, m’adapte et improvise selon les soirs. Parfois, le public est hilare. Parfois, il fait preuve d’une réception plus intérieure. Je m’adapte à la texture de l’écoute. J’aime quand les gens rient. Loin de moi l’idée de livrer une confession sombre et morbide. Je témoigne d’un passé digéré, d’un passé dont j’ai guéri. Mon bonheur est de partager ce conte cruel avec le public dans la joie et la complicité. »
Propos recueillis par Manuel Piolat Soleymat
à 14h. Relâche les jeudis. Tél. : 04 32 76 24 51.
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