Mu de Fabrice Melquiot, mis en scène par Laetitia Mazzoleni
La directrice du Théâtre transversal Laetitia [...]
Peut-on vraiment croire à la possibilité de la paix ? François Bourcier confronte l’imaginaire de l’enfant aux renoncements faciles de l’adulte.
« Le projet est parti de questionnaires lancés sur le net et d’entretiens menés lors de voyages, à Berlin, Sarajevo, en Afrique. Je fais des spectacles sur la guerre depuis quinze ans, si bien que je ne crois pas beaucoup à la paix. Et comme dit le philosophe Alain au sujet de la paix : « si vous n’y croyez pas, vous n’arriverez pas à la vouloir. Si vous ne la voulez pas, vous ne la ferez pas ». Sur scène, un personnage qui me ressemble va donc tenter de répondre à la question de sa fille « Papa, c’est quoi la paix ? ». Avec autodérision, il fait part de ses doutes, mais entame aussi un tour d’horizon de la question. Il passe par exemple par le symbole de la colombe, le concept de paix intérieure ou encore la Pax Romana, philosophie qui conditionne encore nos sociétés, selon laquelle pour échapper à la guerre, il faut la préparer.
« Penser la paix, c’est la construire.»
Pour ne pas être mièvre, ni didactique, on confronte donc la naïveté de l’enfance au désabusement d’un adulte. Il s’agit d’accomplir avec légèreté ce chemin qui mène à ne plus voir la guerre comme une fatalité contre laquelle on ne peut rien faire. Penser la paix, c’est la construire. Alors on le fait par des mots simples – le spectacle est familial, à partir de 9 ans – et en ayant recours à l’imaginaire. J’utilise un grand rideau dans lequel viennent s’incorporer des objets, un grand néon, quelques images vidéo. Il s’agit de partir dans le rêve tout en gardant un œil rieur sur cette fonction de l’artiste qui se voit en porteur de message. C’est important de convoquer l’imaginaire car sa constitution et celle de la mémoire passent étrangement par les mêmes circuits neuronaux. »
Propos recueillis par Eric Demey
à 11h30, relâche le jeudi. Tel. : 04 90 82 20 47.
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