« La chair est triste » texte coup de poing de l’autrice Ovidie pour encourager les femmes à sortir des injonctions de l’hétérosexualité
Texte coup de poing de l’autrice Ovidie pour [...]
Julie Deliquet met en scène l’adaptation scénique du premier livre de Svetlana Alexievitch, recueil de témoignages d’anciennes combattantes de la Seconde Guerre mondiale. Incontournable en cette rentrée.
Trente ans avant de recevoir le Prix Nobel de littérature en 2015, l’écrivaine et journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch publia la première des collectes de récits qui ont composé, au fil de ses enquêtes, cette « œuvre polyphonique, mémorial de la souffrance et du courage de notre époque », désormais mondialement reconnue. Jugé « antipatriotique, naturaliste, dégradant » et relevant de la haute trahison, l’ouvrage, en partie censuré mais soutenu par Gorbatchev, connut un retentissant succès. En littéraire et non en historienne, comme elle le revendique, Svetlana Alexievitch y offre une perspective inédite sur l’Histoire et la guerre, vues par les femmes qui la firent, ces filles du front qui connurent « la peur, les cheveux coupés, les bottes et uniformes trop grands, les paysages dévastés, les abus, l’entêtement irrationnel qui cherche à redonner sens à ce qui n’en a pas, les douleurs profondes et les joies inattendues ».
Femmes, vie, liberté
Julie Deliquet s’entoure de femmes pour l’adaptation scénique (Julie André et Florence Seyvos) et l’interprétation (Julie André, Astrid Bayiha, Marie Payen, Amandine Pudlo, Agnès Ramy, Blanche Ripoche, Hélène Viviès, Evelyne Didi, Marina Keltchewsky et Odja Llorca). Sous chaque figure se cache deux visages : celle qui raconte aujourd’hui et celle que fut cette personne autrefois, au moment des événements. La scénographie offre le décor d’un appartement communautaire dans lequel se retrouvent des cinquantenaires se souvenant des jeunes combattantes qu’elles ont été et qui ont, jusqu’alors, tu leurs blessures, leurs douleurs et leurs traumatismes. Comme un faux plateau de cinéma, l’espace joue avec des codes cinématographiques en projetant le spectateur dans les années 1970 soviétiques, mais peut aussi être totalement mis à nu, dévoilant l’artifice d’un plateau de reconstitution d’aujourd’hui, jouant avec les codes du théâtre et permettant ainsi de rappeler l’actualité de la guerre au féminin. « Aujourd’hui, dit Julie Deliquet, nous pensons aux Ukrainiennes du bataillon invisible, aux Colombiennes des FARC et aux Kurdes qui luttent contre Daesh en Syrie. Derrière le combat de ces insurgées se joue également, en filigrane, une autre lutte : celle pour l’émancipation des femmes. »
Catherine Robert
Du lundi au vendredi à 19h30 ; samedi à 17h ; dimanche à 15h ; relâche le mardi. Tél. : 01 48 13 70 00. Durée : 2h30.
Tournée : les 8 et 9 janvier 2026, Théâtre National de Nice, centre dramatique national Nice Côte d’Azur ; les 14 et 15 janvier, MC2 : Maison de la Culture de Grenoble, scène nationale ; du 21 au 31 janvier, Les Célestins, Théâtre de Lyon ; les 4 et 5 février, La Comédie de Saint-Étienne, centre dramatique national ; les 10 et 11 février, Théâtre de Lorient, centre dramatique national ; du 18 au 20 février, Comédie de Genève ; les 25 et 26 février, Malraux, scène nationale Chambéry Savoie, Chambéry ; du 3 au 7 mars, Théâtre Dijon Bourgogne, centre dramatique national, Dijon ; les 11 et 12 mars, Comédie de Caen, centre dramatique national de Normandie ; les 18 et 19 mars, Le Grand R, scène nationale, La Roche-sur-Yon ; le 27 mars, L’Archipel, scène nationale, Perpignan ; du 31 mars au 3 avril, Théâtre de la Cité, centre dramatique national de Toulouse Occitanie ; du 8 au 10 avril, Comédie de Reims, centre dramatique national ; le 14 avril, La Ferme du Buisson, scène nationale, Noisiel ; le 17 avril, Espace Marcel Carné, Saint-Michel-sur-Orge ; du 22 au 24 avril, Nouveau Théâtre de Besançon, centre dramatique national ; les 28 et 29 avril, La rose des vents, scène nationale, Lille Métropole Villeneuve d’Ascq ; le 5 mai, Équinoxe, scène nationale, Châteauroux.
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